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Le saumon
Description physique
"Saumon" est le nom vernaculaire de poissons de la famille des salmonidés, comprenant principalement 11 espèces :
- 8 évoluant dans l'Atlantique nord et son bassin versant, de genre Oncorhynchus ;
- 1 autre vivant également dans l'Atlantique nord et son bassin versant de genre Salmo ;
- 2 autres encore vivant dans le Danube et en Sibérie.
Les représentants des deux dernières espèces évoluent exclusivement en eau douce, contrairement à tous leurs congénères.
La couleur du saumon sauvage varie dans des tons de bleu, gris ou vert sur le dos avec des reflets argentés sur les flancs. Il est parsemé de taches noires. Certaines espèces tirent sur le beige, qui est également la couleur dominante des saumons d'élevage. La coloration se modifie lors du frai (ponte des œufs) pour devenir plus foncée, avec parfois des reflets rouges. Des points rouges apparaissent chez les mâles et un crochet se forme à l'avant de leur mâchoire inférieure.
Les saumons possèdent six nageoires osseuses, deux pectorales près de la tête, deux pelviennes sur le ventre, une anale derrière le ventre et une dorsale sur le milieu du dos. À celles-ci s'ajoute une nageoire adipeuse (comme la plupart des poissons), petite et grasse, située à l'arrière du dos, près de la queue.
Selon l'espèce, le saumon adulte mesure entre 65 cm et 1 mètre de long, pour un poids pouvant aller jusqu'à plus de 10 kilos. Il a été observé des spécimens de saumons de l'Atlantique mesurant 1,50 mètre pour 45 kilos.
Son lieu de vie
Le saumon est un poisson vivant en zone tempérée. Migrateur, le saumon sauvage est anadrome, c'est-à-dire qu'il naît en eau douce, passe sa vie en mer pour revenir s'accoupler en rivière, comme l'alose. L'anguille effectue le trajet inverse ! Lorsque sa migration a lieu uniquement en eau douce, le saumon est dit "potadrome".
En rivière, l'habitat privilégié du saumon est un cours d'eau limpide, frais et bien oxygéné, dont le fond est constitué de gravier, galets et roche. Selon leur provenance, les saumons se dispersent ensuite dans l'Atlantique nord, allant pour certains vers l'Islande et le Groenland, ou l'océan Pacifique pour rejoindre des secteurs comme la mer de Béring ou le golfe d'Alaska.
Son alimentation
Au stade alevin, le saumon se nourrit de larves d'insectes. Il peut également puiser ses ressources dans les restes de cadavres des géniteurs morts sur place. Adulte, il ne mange pas en rivière.
Durant sa phase pélagique (en haute mer), c'est un carnivore vorace qui doit s'engraisser au maximum en vue d'effectuer son voyage de retour. Son alimentation se compose de petits poissons (capelans, harengs…) et de petits crustacés.
Sa reproduction
Le parcours de remontée vers son lieu de naissance, appelé le "homing" est une grosse épreuve pour le saumon. Il arrive souvent totalement pelé et à moitié mort. Il lui faut encore lutter avec les autres mâles pour gagner le cœur d'une femelle. Cette dernière creuse un nid dans le gravier où elle déposera entre 2 000 et 10 000 œufs, qui seront fécondés par le mâle.
Les œufs éclosent en rivière au printemps et, afin de ne pas être emportés par le courant, les alevins s'enfoncent dans le gravier et y demeurent environ un mois et demi, survivant grâce au contenu de leur poche vitelline. Ils émergent ensuite du gravier pour commencer à se nourrir. À l'âge de 5 mois, ils mesurent environ 5 centimètres, on les appelle, à ce stade, des tacons.
Les juvéniles passent entre 2 et 5 ans dans leur rivière natale, jusqu'à atteindre 15 centimètres. Arrive la période de smoltification, une transformation qui va leur permettre de survivre en eau salée. C'est à ce moment-là que, aidés par les crues de printemps, les saumoneaux dévalent vers la mer. Si leur smoltification n'est pas totalement achevée, ils demeurent quelque temps là où l'eau est moins salée, en embouchure d'estuaire par exemple, avant de se disperser dans la mer. Le saumon peut parcourir ainsi 4 000 kilomètres aller-retour. Mais, malgré les avancées technologiques d'aujourd'hui, son déplacement pélagique reste partiellement un mystère.
Lorsque le signal de la reproduction arrive, les poissons effectuent le chemin inverse pour remonter jusqu'à leur lieu de naissance. Le parcours est semé d'embûches et épuisant. Il leur faut sauter, faire face aux prédateurs et aux barrages artificiels érigés par l'Homme. Certains meurent en route. Ce n'est pas pour rien que ce parcours du combattant est surnommé "la migration de la mort".
Une fois l'accouplement et la ponte terminés, beaucoup de survivants meurent sur place lorsqu'ils ne sont pas dévorés par les prédateurs. Mais s'ils ont la chance de survivre et de se rétablir, ils peuvent effectuer un nouveau cycle migratoire, voire deux.
Son espérance de vie
En condition optimale, un saumon sauvage peut vivre une dizaine d'années. Malheureusement, la pêche et les différents prédateurs (ours, oiseaux, gros poissons comme le flétan, le thon, l'espadon…) auxquels il doit faire face réduisent bien souvent cette moyenne.
Signes particuliers
Le saumon a plusieurs particularités fascinantes. C'est un poisson qui semble s'orienter grâce au magnétisme terrestre et au ciel, comme les oiseaux migrateurs. Par ailleurs, il "enregistre" les caractéristiques olfactives de sa rivière natale en vue d'y retourner.
Le saumon est en outre un très bon sauteur, capable d'effectuer des bonds de 2 à 3 mètres pour remonter les rivières. Certaines espèces du Pacifique effectuent des sauts encore plus importants.
Statut de préservation
Des études effectuées dans toutes les aires de répartition arrivent à la même conclusion : les populations de saumons sauvages sont en diminution. Pollution, pêche, raréfaction des proies, acidification de l'eau et obstacles insurmontables sur le chemin du retour sont mis en cause. Une surmortalité en mer est également constatée chez certaines espèces, peut-être due au changement climatique.
Parce que le saumon est apprécié pour sa chair, il est élevé dans de très grandes fermes aquacoles. Or, la fuite de ces poissons d'élevage constitue également une préoccupation, car ils empiètent sur le territoire des espèces sauvages et sont potentiellement porteurs de maladies.
Le statut des salmonidés est donc préoccupant et le saumon de l'Atlantique est même entré sur la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) fin 2023.
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