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Le pika

Temps de lecture : 4 min
Espèce non menacée

Description physique

Le pika est un ochotona, un petit mammifère lagomorphe, cousin éloigné du lapin et du lièvre, de la famille des Ochotonidae, dont la majeure partie des espèces a disparu.

Son poids varie entre 100 et 400 grammes, il possède un corps arrondi, de petites pattes et des oreilles courtes et rondes ainsi que de longues vibrisses (ou moustaches) faisant jusqu'à 5 centimètres. Ses nombreuses espèces varient légèrement par leur taille et leur pelage. Voici les principales :


  • pika américain (Ochotona princeps), au pelage gris-brun et au museau court, mesurant environ 18 à 22 centimètres ;

  • pika à collier (Ochotona collaris), similaire au pika américain, mais légèrement plus petit (15 à 18 centimètres, selon les sources) et au pelage possédant des nuances plus foncées ;

  • pika d'Ili (Ochotona iliensis), mesurant 15 à 20 centimètres et dont le pelage est clair et adapté aux steppes ;

  • pika du Nord (Ochotona hyperborea), mesurant 17 à 20 centimètres, au pelage brun-roux et aux oreilles légèrement plus grandes.

Il n'existe pas de dimorphisme sexuel chez le pika, mâles et femelles sont à la même échelle !

Le pika fait preuve d'une grande adaptation au froid grâce à son pelage épais et son métabolisme élevé.

Son lieu de vie

Le pika vit dans les zones montagneuses – entre 1 400 et 6 000 mètres d'altitude –, les steppes et, plus rarement, jusqu'au niveau de la mer dans certaines steppes. L'adaptation évolutive du pika lui permet de survivre dans des environnements hostiles. Ainsi, en haute altitude, son métabolisme lui permet de gérer la rareté de l'oxygène. Mais un animal né et habitant en plaine n'y survivra pas.

Sa zone de répartition s'étend à l'Amérique du Nord (pika américain et pika à collier dans les Rocheuses et l'Alaska), l'Asie (pika du Nord, pika d'Ili dans l'Himalaya, le Tibet, la Mongolie et la Sibérie) et, dans une moindre mesure l'Europe, avec quelques populations de pika des steppes en Russie orientale.

C'est un animal diurne, territorial, vivant en colonies lâches (plaine) ou en solitaire (montagne), qui marque son territoire par des odeurs. Il s'installe près de la végétation afin de pouvoir se ravitailler, dans les talus rocheux, les prairies alpines et les steppes arides, se cachant dans les rochers ou creusant des terriers. L'hiver, il se réfugie dans son habitat et compte sur le manteau neigeux pour le protéger du froid.

Son alimentation

Le pika est un herbivore strict. Il s'alimente d'herbes, de feuilles, de fleurs, de tiges, d'écorces et de lichens. Certaines espèces trient leurs plantes pour éviter les toxines.

Puisqu'il n'hiberne pas et devra se sustenter durant la période hivernale, il passe la saison estivale à moissonner et stocker de la nourriture, sous formes de "meules", de petits tas qui sècheront et dont il se nourrira durant l'hiver. Il peut ainsi accumuler jusqu'à plus de 20 kilos d'herbe (certains avancent même beaucoup plus). Il en mangera environ une quinzaine de kilos. Son système digestif est efficace pour extraire les nutriments des plantes fibreuses.

Sa reproduction

La maturité sexuelle du pika survient à un an maximum. Il se reproduit durant le printemps et l'été (entre avril et août généralement). La période de gestation est d'environ 30 jours et la femelle donne naissance à 2 à 6 petits (avec une moyenne de 3 ou 4), nés nus et aveugles. Elle les allaitera durant 3 à 4 semaines, puis ils deviendront rapidement indépendants, vers 5 à 6 semaines. Selon les conditions environnementales, la femelle aura une ou deux portées par an.

Son espérance de vie

Dans la nature, l'espérance de vie du pika est de 3 à 7 ans, et varie selon l'espèce, l'intensité de la prédation et le climat (hiver rigoureux). Sa longévité en captivité est peu documentée car elle est rare, il est admis qu'elle peut aller jusqu'à 8 ans dans de bonnes conditions.

Le cri du pika

Le pika émet des sifflements aigus ou des « eek » pour communiquer avec ses congénères ou pour signaler un danger, d'où son surnom de "lièvre siffleur", "lièvre criard" ou encore "souris des rochers".

Selon les espèces, le cri varie légèrement. Par exemple, le pika américain émet un « eek » plus aigu que le pika du Nord.

Signes particuliers

Il a été constaté que c'était un animal très joueur, même à l'âge adulte : parties de cache-cache et courses-poursuites sont fréquentes entre individus.

Contrairement à une croyance populaire, Pikachu, le célèbre Pokémon, n'est pas inspiré du pika mais d'un écureuil, comme l'a révélé sa créatrice Atsuko Nishida dans une interview.

Statut de préservation

N'hibernant pas, le pika représente une source d'alimentation hivernale privilégiée pour certains prédateurs : belettes, hermines, renards, coyotes, aigles, faucons et buses. Cependant, sa principale menace reste le changement climatique (le réchauffement réduisant les habitats froids et le manteau neigeux indispensable à sa survie), la destruction de son habitat et le pâturage intensif.

La plupart des espèces sont classées comme "préoccupation mineure" par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), mais certaines sont menacées : le Pika d'Ili, considéré "en danger" en raison de la perte d'habitat (agriculture, urbanisation) et le pika de Koslov (Ochotona koslowi), en "danger critique" à cause de sa répartition très limitée (Chine).

Des efforts de conservation sont à l'œuvre en Asie (réserves naturelles, monitoring) et dans les Rocheuses. Certaines populations de pika américain ont reculé de 30 % dans les Rocheuses à cause du réchauffement. Ce qui en fait une « sentinelle climatique », servant d'indicateur précoce de problèmes climatiques ou environnementaux.