Le seps

Photo : Wirestock / Un scinque à trois doigts (Chalcides striatus) en Espagne

Espèce protégée

Description physique

Le seps est une catégorie de lézard serpentiforme de la famille des Scinques (Scincidés). En France, ce nom vernaculaire identifie deux genres sensiblement identiques :

Le seps tridactyle (Chalcide chalcide), vivant plutôt en plaine ;

Le seps strié (Chalcide striatus), dont l'habitat se situe en altitude.

Mais il existe également des seps dans d'autres contrées, les genres Chalcidoseps, Scolecoseps, Sigaloseps, Leptoseps, Melanoseps, Sepsina, présents en Afrique et en Asie.

Le seps se caractérise par quatre pattes très courtes, voire atrophiées, plaquées contre son corps. Du fait de ses très petites pattes passant presque inaperçues, il peut être confondu avec un orvet. D'autant qu'il se déplace à la manière des reptiles, par rapides ondulations, donnant l'impression qu'il nage. Les deux genres hexagonaux que sont le Seps tridactyle et le Seps strié ont deux paires de pattes munies de trois doigts. Certains genres exotiques ont quatre doigts, voire plus.

Mesurant généralement 40 centimètres maximum, il a un corps profilé recouvert d'écailles brillantes et lisses. La tête est dans le prolongement, comme celle de tous les sauriens. Sa robe possède une couleur qui va du gris métallisé au gris foncé ou au marron, parfois parcourue de lignes longitudinales. Son ventre est en revanche totalement blanc.

Ses écailles sont rangées le long du corps à la manière de celles des poissons. Celles de la tête sont plus grandes et souvent bordées de noir. Le ventre, d'une couleur allant du blanc au nacré, possède également des rangées d'écailles.

Bien que diurne (il vit le jour), le seps est difficilement observable car il est timide et fuit extrêmement vite pour aller se réfugier dans le sol meuble en creusant la terre.

Son lieu de vie

Concentrons-nous sur le seps présent en Europe. Il affectionne le climat méditerranéen. On le trouve dans la Péninsule Ibérique, le nord-ouest de l'Italie et le sud de la France. Dans l'Hexagone, son aire de répartition essentiellement basée sur les départements bordant la Méditerranée s'est élargie pour atteindre les Alpes, les Pyrénées et certains départements du Midi-Pyrénées et du sud-ouest, remontant même en Charente et en Charente-Maritime.

Le Seps strié affectionne les hautes herbes, les broussailles et les friches, dans lesquelles il peut se mouvoir en toute discrétion. De son côté, le Seps tridactyle apprécie plutôt l'altitude, à plus de 1 500 mètres, et la proximité d'un point d'eau, dès lors qu'il y a par ailleurs de la végétation dans laquelle s'enfouir.

C'est un animal à sang froid (poïkilotherme) il a donc besoin d'un milieu exposé au soleil. En zone tempérée, le seps hiberne environ six mois par an. Dans des pays plus arides, les seps se cacheront sous des pierres ou des roches. Découverts, ils plongent dans le sable par exemple, pouvant ainsi parcourir facilement deux mètres.

Son alimentation

L'alimentation du seps (et des Chalcides en général) est celle de tous les lézards. Cela comprend des insectes, des araignées et des limaces principalement. Il peut avaler jusqu'à plus de 400 grammes d'insectes en une journée. Néanmoins, certaines espèces peuvent également consommer des fruits mûrs. Il est territorial et possède son territoire de chasse. Après s'être réchauffé le matin, il part ensuite en maraude.

Sa reproduction

L'accouplement des seps a lieu au printemps et la gestation de la femelle dure entre 2 et 3 mois. Elle donnera naissance à environ 6 petits, longs d'une dizaine de centimètres. En captivité, il a été noté que la maturité sexuelle se situait à 2 ans en moyenne. Le cycle de reproduction peut être modifié et l'accouplement peut avoir lieu à d'autres périodes de l'année. Il a même été constaté deux cycles sur une année.

La mère ne montre aucune agressivité à l'égard de sa progéniture, mais ne s'en occupe pas. Le petit mange sa poche vitelline et devient immédiatement autonome, quittant rapidement sa génitrice.

Son espérance de vie

Le seps est un petit animal qui peut vivre jusqu'à 6 ans.

Signes particuliers

La principale particularité du seps tient à ses toutes petites pattes, quasiment invisibles lorsqu'il se déplace. Son corps allongé le fait facilement passer pour un orvet, avec lequel il partage l'aspect fragile et le vernissé de sa robe. Mais il est plus craintif que ce dernier. S'il se déplace lentement lorsqu'il chasse, dès qu'il sera dérangé ou se sentira en danger, il fuira très rapidement en ondulant pour s'enfouir dans la terre ou sous un abri.

De la même façon que les lézards, le seps peut détacher le bout de sa queue pour échapper à un prédateur.

Statut de préservation

En France, le seps est protégé par la loi. Localement, l'état de certaines populations est légèrement préoccupant et l'animal est considéré comme vulnérable. Les risques encourus par le seps sont liés à l'agriculture qui détruit son habitat. À l'inverse, les territoires abandonnés où la forêt reprend ses droits peuvent également représenter un danger pour lui, car il va fuir les lieux et se retrouver potentiellement dans un milieu hostile et désertique, dépourvu de la végétation dont il a besoin.

"Chalcide chalcide" (dans l'ancienne acception du terme, regroupant l'ensemble des seps) est cité dans l'article 3 de l'arrêté du 19 novembre 2017, fixant la liste des espèces d'amphibiens et de reptiles protégés en France. Il figure également à l'annexe 3 de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe, dite convention de Berne.

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