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Pourquoi a-t-on peur du noir ?

La peur du noir est un phénomène complexe dont la principale origine remonte à la nuit des temps. Elle est l’un des reliquats de notre ancienne vie préhistorique, du temps où l’Homme devait encore lutter dans une nature sauvage et dangereuse pour survivre. Il devait alors se méfier de tout, surtout de la nuit, période pendant laquelle il était particulièrement vulnérable. Dans l’obscurité, la visibilité est forcément réduite et cela l’expose à davantage de dangers, notamment aux prédateurs.
Une peur ancestrale
À force de se méfier des ténèbres, nos ancêtres ont fini par développer un mécanisme de survie, une sorte de réflexe primal qui les incitaient instinctivement à une vigilance accrue dès que la nuit tombait : la peur du noir. Cette peur ancestrale, impérative à la survie, s’est inscrite dans les gènes des survivants et a traversé les millénaires jusque dans nos sociétés urbaines où les risques liés à la nuit ont été abolis par l'électricité.
Quand le cerveau s'emballe
La peur du noir est aussi liée à l’incapacité du cerveau à interpréter correctement son environnement dans l’obscurité. Comme cette dernière limite la vision, le cerveau exacerbe toutes les informations qui lui parviennent : les bruits prennent des dimensions sinistres, les formes devinées dans le noir sont étrangement lugubres, et l’imagination fait le reste en fabulant des scénarios inquiétants. Tout ceci, associé à la totale ignorance de ce qu’il peut se passer dans ces fameuses ténèbres, génère une anxiété ainsi qu’une peur à l’intensité variable. Cela peut aller jusqu’à la nyctophobie, terme qui désigne la peur extrême et irrationnelle du noir.
Culure et folklore
Enfin, la peur du noir se nourrit également de la culture. Chaque civilisation, chaque société humaine à s’être jamais constituée possède son lot de dieux, de monstres et de personnages mythologiques tapis dans l’obscurité. Les Vikings avaient les draugar, des guerriers morts-vivants ; les Inuits ont peur du loup Amarok ; les Ghanéens et les Togolais, eux, sont effrayés par les sasabonsam, des démons avides de sang. Et bien sûr, il y a tout le folklore occidental, peuplé de loups-garous, de vampires et de nouveaux monstres comme le Slender Man. Ce dernier est, pour la petite histoire, le tout premier monstre de légende urbaine à avoir été entièrement engendré par Internet.
La peur que tous ces monstres inspirent est largement amplifiée par les médias et les divers canaux culturels, que ce soit les livres, les films, ou même les histoires de fantômes que l’on partage autour d’un feu de camp. Et cela, par ricochet, alimente notre peur du noir.
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