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Quelles sont les origines du mythe des vampires ?

Les vampires, ces créatures nocturnes se nourrissant du sang des vivants, sont des figures incontournables de la culture populaire. Ils sont présents dans tous les médias imaginables, depuis le cinéma jusqu'aux jeux vidéo, en passant par les poèmes et les romans. C'est d'ailleurs un livre, celui de Bram Stoker, qui popularisa ce personnage au 19e siècle avec le célèbre "Dracula". Avant cette œuvre fondatrice toutefois, il faut savoir que le mythe des vampires faisait déjà trembler l'humanité depuis un bon bout de temps.
3 300 ans avant Jésus-Christ
Nous ne savons pas exactement quand les vampires ont commencé à nous hanter, mais les historiens s'accordent à dire que les premières légendes sur les créatures suceuses de sang sont apparues à l'âge de bronze, autrement dit entre 3 300 ans et 800 ans avant J.C. Les Assyriens et les Simériens, par exemple, avaient une peur bleue de l'edimmu, un mort-vivant sortant de sa tombe la nuit pour se venger des humains parce qu'il n'a pas été enterré dignement selon les rites traditionnels. Il attaque alors les personnes qu'il croise, en particulier les jeunes, pour aspirer leur essence vitale.
Dans le panthéon de la mythologie babylonienne, on trouve également la figure de Lilitù, une démone buveuse de sang, tandis que la mythologie grecque, elle, est peuplée d'empouses (démones pouvant prendre la forme de jolies femmes), de lamies (monstres au corps de serpent et au buste de femme), ainsi que de stryges (monstres mi-femmes mi-oiseaux). Toutes sont des monstres fabuleux décrits comme des créatures malfaisantes s'attaquant aux jeunes hommes, aux enfants et même aux nourrissons pour leur sucer le sang ou pour les dévorer.
L'éveil du mythe du vampire
La première mention connue du mot "vampire" date du 18e siècle et s'est faite en Serbie par le biais d'une histoire empreinte de surnaturel. En 1725, un paysan serbe de 62 ans du nom de Peter Plogojowitz mourut. Quelque temps après son trépas pourtant – de quelques jours à plusieurs semaines selon les versions –, il rendit visite à sa famille dans leur maison et apparut à son fils (ou à sa femme, là aussi, les versions varient). Un peu plus tard, son fils décéda mystérieusement, suivi, dans les jours qui suivirent, par des villageois qui moururent tout aussi étrangement. Sur leurs lits de mort, ces derniers assurèrent avoir rêvé de Peter Plogojowitz qui les aurait étranglés puis mordus pour boire leur sang.
Pour tirer l'affaire au clair, on fit mander un officiel ainsi qu'un prêtre pour enquêter. Ils finirent par ouvrir le cercueil de Peter Plogojowitz et quelle ne fut pas leur surprise de découvrir alors que le corps du principal concerné ne s'était pas décomposé et que, plus intrigant encore, la bouche du mort était pleine de sang. La solution était évidente : les villageois lui plantèrent un pieu dans le cœur, puis, pour faire bonne mesure, brûlèrent le corps pour annihiler toute tentative de récidive. L'officiel, lui, fît un rapport sur les événements et c'est dans celui-ci qu'il mentionna le mot "vanpiri", traduit en "vampyr" en slave, puis "vampire" en français.
Dracula, le vampire moderne
L'étrange histoire de Peter Plogojowitz fut suivie, quelques années plus tard, par celle presque identique d'Arnold Paole. C'était un soldat autrichien – à l'époque, l'Autriche occupait la Serbie – qui prétendait avoir tué un vampire après que ce dernier l'eut mordu. Effectivement, après sa mort en 1727, le défunt soldat aurait été aperçu errant aux abords du village où il avait été enterré. Il fit même plusieurs victimes parmi les habitants avant de finir, là aussi, avec un pieu dans le cœur. De là cependant, les histoires décrivant des défunts revenant de la tombe pour sucer le sang d'honnêtes gens se multiplièrent et créèrent une vague de fascination qui gagna petit à petit toute l'Europe.
Ce n'est toutefois qu'en 1897, avec le livre "Dracula", que le vampire gagna, si l'on peut dire, ses lettres de noblesse : Bram Stoker y décrit non plus une bête primitive assoiffée de sang, mais un être cultivé et calculateur. En 510 pages, l'auteur avait fait du vampire une créature pensante et séductrice, ancrant définitivement la nature maniérée, machiavélique et finalement contemporaine du monstre dans la culture populaire occidentale.
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