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Le bec-en-sabot du Nil

Description physique
Le bec-en-sabot du Nil (Balaeniceps rex) est un oiseau massif, descendant direct des dinosaures (théropodes) dont sa morphologie garde des traces. Son appellation provient de son physique : il a un bec presque plus gros que la tête. C'est un échassier comme la cigogne ou le héron, mesurant entre 100 et 120 centimètres, parfois jusqu'à plus de 150 centimètres, pour un poids allant de 4 à 7 kilos. Il possède de longues pattes de couleur sombre, non palmées, et un bec disproportionné. Il a une envergure impressionnante, pouvant atteindre 2,30 mètres. Ses capacités de vol sont limitées et il se contente de parcourir des distances très courtes.
On ne note pas de dimorphisme chez cet oiseau, le mâle étant juste un peu plus lourd, avec un bec plus long. Il n'y a pas non plus de plumage nuptial. Il est gris un peu bleuté avec un aspect granité. Quelques reflets de couleur verte peuvent apparaître sur les plumes secondaires, alors que l'extrémité des plumes principales est noire. Il est un peu plus clair sur le ventre. Sa tête, grise elle aussi, est surmontée d'une petite crête de plumes. Les poussins sont d'un gris légèrement plus foncé.
Son bec, qui ressemble à un sabot, a une couleur allant du jaune au rose parsemé de points sombres. Ses dimensions sont d'environ 23 centimètres de longueur et 10 centimètres de largeur. La forme de ce bec est en fait adaptée à sa technique de pêche en eaux troubles, lui permettant d'écoper le fond des marais afin de ramasser ses proies. Le bec-en-sabot possède une vision binoculaire grâce à ses grands yeux situés sur le devant de la tête.
Son lieu de vie
Le bec-en-sabot du Nil est un oiseau endémique dans les parties orientales et centrales de l'Afrique tropicale. Il est présent aux abords des grands cours d'eau, des lacs et marais, particulièrement là où poussent des papyrus et des roseaux ou de la végétation flottante. Cela comprend l'Ouganda (lac Victoria notamment), le Nord-est de la Zambie, le Soudan du Sud et la Tanzanie. Mais sa présence est relevée plus généralement dans l'ensemble des aires de répartition des dipneustes dont il raffole, ce qui inclut le Rwanda, la République centrafricaine et la République Démocratique du Congo.
Son alimentation
Le bec-en-sabot se sert de la forme de son bec pour racler le fond des points d'eau et remonter à la surface ses proies, qu'il immobilise à l'aide du crochet situé à l'extrémité. Patient, il peut rester immobile durant un long moment à attendre sa proie. Les dipneustes, poissons pulmonés qui remontent respirer à la surface, sont ses proies favorites. Il se régale aussi de serpents, tortues, lézards ou de crocodiles juvéniles. Ses mandibules puissantes et tranchantes découpent ses victimes pour les avaler.
Sa reproduction
Le bec-en-sabot du Nil atteint sa maturité sexuelle vers 3 ou 4 ans. Sa parade nuptiale, bruyante, voit le mâle et la femelle se pencher l'un vers l'autre en claquant du bec et en émettant divers sons.
Cet oiseau étant territorial, il ne nidifie pas en bande. Le mâle et la femelle restent donc entre eux et les deux participent à la construction du nid. Ils commencent par élaborer une plateforme flottante d'un diamètre d'environ 2,50 mètres à 3 mètres, sur laquelle ils feront un nid d'approximativement 1,50 mètre de diamètre. Parfois, ils choisissent une termitière comme base. Les deux oiseaux établissent un périmètre important autour du nid, pouvant être de plusieurs kilomètres carrés.
La femelle pond entre un et trois œufs au début de la saison sèche. Après l'éclosion, seul l'oisillon le plus vigoureux survit : il tue ses frères ou les jette hors du nid pour monopoliser la nourriture. Les parents cessent de nourrir les plus faibles, voire les laissent mourir sans intervenir. Ce comportement fratricide, appelé "siblicide "et fréquent chez certains types d'oiseaux (aigles, hérons...), s'explique par un environnement hostile, préparant l'oiseau à une vie rude.
L'oisillon quitte le nid entre le 95ème et le 105ème jour, tout en y retournant parfois une semaine durant. Il est nourri encore un mois après son envol.
Son espérance de vie
En milieu sauvage, avec peu de prédateurs hormis l'homme, le bec-en-sabot vit environ 35 ans. En captivité, certains oiseaux ont atteint l'âge de 50 ans.
Signes particuliers
Les anglophones l'appellent shoe-billed-stork (cigogne à bec de chaussure), ou whale-headed stork (cigogne à tête de baleine).
Son regard froid et son bec énorme lui valent une réputation d'oiseau terrifiant. Mais c'est surtout le claquement de son bec, semblable à une mitrailleuse, qui impressionne.
Statut de préservation
L'habitat du bec-en-sabot du Nil est menacé dans plusieurs régions d'Afrique, où il est aussi chassé. Il est considéré comme "vulnérable" et en déclin par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Sa population mondiale serait inférieure à 6 000 individus.
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