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La baudroie abyssale

Temps de lecture : 4 min
Espèce non menacée

Description physique

Melanocetus johnsonii, plus communément appelé "baudroie abyssale de Johnson" ou encore "diable noir des abysses", est, comme son nom l'indique, un poisson d'eau profonde, de la famille des Melanocetidae dont il est le seul représentant du genre. Il appartient à l'ordre des Lophiiformes.

La baudroie abyssale se caractérise par des mâchoires volumineuses et un corps mou et gélatineux. Mais son signe distinctif le plus connu est certainement le petit organe bioluminescent que la femelle possède au-dessus de sa mâchoire supérieure. Cet organe, qui est en fait une nageoire dorsale, produit de la lumière grâce à un petit sac dans lequel s'effectue une symbiose avec des bactéries. Cela lui sert à attirer les mâles, mais a également une fonction de leurre pour ses proies, dans un milieu où règne l'obscurité.

Le dessin animé "Le monde de Némo" a largement contribué à populariser cet animal plutôt étrange et effrayant. Néanmoins, si elle est souvent grossie dans l'imaginaire collectif, la baudroie abyssale a une taille réelle loin d'être impressionnante, mesurant 15 à 20 centimètres grand maximum pour les femelles et seulement 3 cm pour le mâle ! D'ailleurs, ce petit mâle au corps atrophié ne sert qu'à la reproduction sexuelle.

La bouche de la femelle est garnie de dents longues et fines, orientées vers l'arrière, empêchant la proie de s'échapper après avoir été avalée. La tête est dotée de petits yeux recouverts d'une peau et son corps est disproportionné par rapport à la grandeur de sa tête.

Son lieu de vie

C'est un poisson qui évolue à des profondeurs allant de 200 à 2 000 mètres (il se dit même qu'il descend bien plus bas, mais c'est une espèce difficile à observer dans son milieu naturel), d'où son appellation. C'est un animal benthique, c'est-à-dire qu'il vit près du fond marin, et non en pleine eau (ce qu'on appelle pélagique). La baudroie abyssale peuple les océans tempérés et tropicaux du globe : Pacifique, Atlantique et Indien.

Son alimentation

La baudroie abyssale est un prédateur piscivore, qui chasse en restant à l'affût, utilisant son appendice lumineux comme d'une canne à pêche pour attirer ses victimes, qu'elle avale d'une seule bouchée lorsque celles-ci s'approchent, croyant elles-mêmes avoir trouvé de la nourriture. Les proies n'étant pas toujours très nombreuses à de telles profondeurs, la baudroie ne fait pas la difficile et attrape tout ce qui se présente : crustacés, calamars, poissons, vers, et même des restes de cadavres si elle ne trouve rien d'autre.

La femelle peut avaler des poissons deux fois plus longs qu'elle, grâce à un ventre extensible et une immense ouverture buccale. Le mâle, de très petite taille et peu développé, s'alimente difficilement. Il se nourrit de petites proies, ainsi que de restes ou de débris organiques qu'il peut trouver. Son existence se résume donc à trouver au plus vite une femelle à laquelle s'accrocher pour se reproduire.

Sa reproduction

La baudroie abyssale est ovipare. Beaucoup de Lophiiformes sont parasitiques, c'est-à-dire que le mâle s'accroche à la femelle pour se fondre littéralement en elle et partager son patrimoine génétique par fusion. Chez les baudroies abyssales, le mâle s'accroche également au corps de la femelle par les dents. Mais il féconde les œufs libérés dans l'eau puis se détache pour partir à la conquête d'une autre femelle.

Étant donné les difficultés d'observation, peu d'éléments relatifs à la fertilité de cette espèce sont disponibles, ce qui est assez compréhensible.

Son espérance de vie

Les seules observations en milieu naturel de ce poisson, dans les profondeurs des abysses où il y a une pression considérable, ont été effectuées par des robots. Il est ainsi assez difficile d'évaluer la longévité de l'espèce. Néanmoins, de façon générale, on avance que les poissons des grandes profondeurs comme le diable des abysses peuvent vivre de 10 à 20 ans, parfois plus.

Signes particuliers

La femelle semble protéger le mâle lorsqu'il se trouve en danger, chassant le prédateur avec son appendice lumineux.

En février 2025, un spécimen femelle de Melanocetus johnsonii a été observé en surface au large de Tenerife, ce qui est un événement extrêmement rare.

Statut de préservation

L'espèce Melanocetus johnsonii est actuellement classée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans la catégorie des "préoccupations mineures". Cela signifie que la baudroie abyssale n'est pas considérée comme menacée à l'heure actuelle.

Mais il est important de noter que les données sur cette espèce sont limitées, en raison des difficultés d'observation, découlant notamment de la grande profondeur de son habitat, dans lequel règne une pression extrême. Des recherches supplémentaires sont encore nécessaires pour mieux comprendre son écologie et son statut de conservation. Des expéditions récentes, souvent menées par des robots sous-marins autonomes, permettront peut-être d'en savoir bientôt plus sur le mode de vie des espèces abyssales.