Pourquoi les pigeons n'ont-ils pas peur des gens ?

De nombreuses villes à travers le monde ont en commun d’avoir leurs espaces urbains colonisés par des pigeons. Ces oiseaux, présents en nombre, déambulent sur les trottoirs et volettent à quelques mètres des passants comme si de rien n’était, semblant se complaire en notre compagnie. S’ils se comportent ainsi, c’est, en premier lieu, parce qu’ils savent que nous ne représentons qu’un faible danger.

Les pigeons des villes sont en grande partie composés de descendants de pigeons qui, depuis au moins 5 000 ans avant J.-C., ont été domestiqués pour diverses raisons (élevage pour la consommation humaine, moyen de communication, etc.). Certains, plus contemporains, ont été relâchés ou se sont échappés pour retourner à l’état semi-sauvage. Ces oiseaux ont tous en commun de porter en eux une profonde familiarité avec les humains, la domestication ayant entraîné chez eux une perte partielle de la peur que nous pourrions inspirer. En d’autres termes, ils nous connaissent et ne nous voient plus comme un prédateur.

Il arrive aussi de plus en plus souvent que des pigeons sauvages s’installent dans les villes. Dans un premier temps, ils montrent un niveau de méfiance élevé vis-à-vis des humains, comme de tout ce qui leur est inconnu d’ailleurs. Avec le temps toutefois, et par mimétisme - en imitant les pigeons déjà installés -, ils vont s’habituer à nous, un comportement qui se transmettra ensuite de génération en génération.

Les scientifiques ont également remarqué que le comportement des pigeons variait selon le degré d’urbanisation et l’activité humaine environnante. Ceux résidant dans des zones densément peuplées comprennent alors plus rapidement que les humains ne sont pas une menace, et que nous sommes même une source potentielle de nourriture ou, au moins, d’opportunités de se nourrir. Grâce aux miettes que nous laissons derrière nous, ou même aux graines que beaucoup de personnes leur lancent sciemment afin de les nourrir, les pigeons assimilent vite qu’ils ont tout intérêt à nous fréquenter.

Enfin, pour ne rien gâcher, les cités humaines, avec leurs bâtiments en béton et leurs monuments, offrent aux volatiles un environnement comparable aux falaises et aux rochers qui composent leur habitat naturel. Il s’agit de lieux de niche idéaux, car situés à proximité de points d’eau (cours d’eau, fontaines, bassins de jardin ou publics, etc.) et de nourriture abondante (nourriture donnée par les passants, restes alimentaires, déchets, etc.). Cela ne fait que favoriser leur présence en ville ainsi que leur audace !