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Le régalec

Temps de lecture : 4 min
Espèce non menacée

Description physique

Régalec est le nom vernaculaire du Regalecus glesne, souvent appelé "poisson ruban", et c'est le plus long poisson osseux du monde. Il est pélagique (il vit en pleine mer) et appartient à la famille des régalécidés (oarfish en anglais). Sa taille maximale est inconnue, mais en moyenne, il mesure 5 mètres de long. La longueur record observée est de 11 mètres pour 272 kilogrammes. Des sources non validées scientifiquement rapportent qu'un spécimen de 17 mètres aurait été observé.

Le corps du régalec est constitué d'un long ruban argenté avec des taches sombres, sans écailles, mais couvert de tubercules. Sa nageoire dorsale, rouge vif, s'étend sur toute sa longueur avec des premiers rayons longs évoquant des antennes et une crête. Si la forme juvénile possède une nageoire caudale, la forme adulte en est dépourvue.

À l'instar des lézards, le régalec est autotome, c'est-à-dire qu'il peut détacher sa queue pour échapper à ses prédateurs. Certains chercheurs avancent même qu'en cas de pénurie alimentaire, le régalec pourrait l'effectuer volontairement, par économie énergétique. Cette prouesse lui est permise, car ses organes vitaux sont concentrés près de la tête.

Il évolue souvent verticalement, tête en haut, par ondulations de sa nageoire dorsale. Ce poisson timide ne représente aucun danger pour l'homme malgré son apparence impressionnante.

Son lieu de vie

La zone de répartition du régalec est vaste et on le retrouve dans tous les océans du globe, hormis les régions polaires (Arctique et Antarctique). Ce poisson pélagique vit solitaire entre la surface et 1 000 mètres de profondeur (zone mésopélagique). Il nage aussi bien à l'horizontale qu'à la verticale et les observations les plus fréquentes se font près de la surface ou échoué sur des plages.

Son alimentation

Le régalec est carnivore et se nourrit de petits poissons, de calamars, de crustacés comme le krill et de plancton. Il chasse souvent en position verticale, tête en haut, aspirant ses proies à l'aide de ses mâchoires protractiles (qui peuvent être étirées vers l'avant). C'est à son régime riche en astaxanthine (un pigment présent dans certains crustacés) qu'il doit la teinte rouge de ses nageoires et son foie.

Sa reproduction

Le régalec est un poisson ovipare, qui se reproduit entre juillet et décembre selon sa localisation. La femelle pond des milliers d'œufs de couleur rouge, dont la taille ne dépasse pas 2,5 millimètres, qui flottent près de la surface et sont fécondés par le mâle. Lorsqu'elles éclosent, les larves ressemblent à des mini-adultes, avec un corps transparent comportant des taches sombres et une crête dorsale. Elles se nourrissent dans un premier temps de plancton. Les rayons dorsaux se développent lorsque le juvénile atteint 50 millimètres de longueur.

Une étude de 2020 sur la fécondation artificielle a montré que les œufs éclosent en larves après 18 jours, mais les larves sont mortes 4 jours plus tard, ce qui a stoppé les observations.

La croissance du régalec reste méconnue, mais on estime qu'il grandit en quelques années pour atteindre sa maturité sexuelle entre 3 et 5 ans, comme d'autres lampridiformes.

Son espérance de vie

L'espérance de vie du régalec n'est pas précisément documentée, car son observation est rare et très difficile. Mais une estimation basée sur des poissons similaires (lampridiformes) suggère qu'il pourrait vivre entre 10 et 20 ans en milieu naturel, selon les conditions et les prédateurs comme les requins.

Signes particuliers

Surnommé "serpent de mer", le régalec a inspiré de nombreuses légendes à cause de son apparence rubanée. Dans la mythologie nordique, il est vraisemblablement associé à Jörmungandr, le gigantesque serpent de mer présent notamment dans des poèmes écrits entre les IX et XIIIe siècles. Au Laos, il évoque le Nâga sacré, qui est une divinité protectrice du Mékong, représentée comme un serpent géant à la tête couronnée par une grande crête.

À Taïwan et au Japon, il est surnommé "poisson séisme", des pêcheurs ayant fait l'association entre les tremblements de terre dont l'épicentre est en mer et l'observation de l'animal. Bien qu'hypothétique, cette théorie est plausible, car il se pourrait que ce poisson soit sensible aux vibrations et remonte à la surface à l'approche d'un séisme. En 2011, une vingtaine d'individus se sont échoués sur les plages nippones, juste avant le tremblement de terre de Tohoku et le tsunami qui a suivi. Et au large du Chili, une douzaine de régalecs ont également été observés peu avant le séisme d'une magnitude de 8,8 sur l'échelle de Richter survenu en février 2010.

Le régalec est aussi surnommé "roi des harengs", car des pêcheurs l'ont observé à proximité des bancs de harengs, qui font partie de son alimentation. Quant au titre royal, il provient du fait que le poisson porte sur la tête ce qui ressemble à une couronne et qui lui a d'ailleurs valu son nom (Regalecus du latin regalis signifiant "royal").

Rarement observé vivant dans son milieu naturel, le poisson ruban est surtout vu lorsqu'il s'échoue sur une plage. Il existe cependant quelques signalements documentés : le régalec a été observé à l'état sauvage à plusieurs reprises, notamment entre 2007 et 2010 dans le golfe du Mexique, filmé par des robots sous-marins. Et, depuis 2005 en Méditerranée, près de bouées scientifiques. Mais les photos de l'animal en vie circulent très peu.

Statut de préservation

Selon l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), le régalec est classé LC, c'est-à-dire "préoccupation mineure". Il n'est pas pêché commercialement, mais, bien que sa chair ne soit pas appétissante, les spécimens capturés accidentellement sont parfois vendus et consommés. Aucune menace majeure n'est signalée, bien que l'altération des écosystèmes marins (pollution, réchauffement) puisse affecter ses populations sur le long terme.