Merci de désactiver votre bloqueur de pub

Notre site est entièrement gratuit grâce à la publicité.
Celle-ci nous permet de vous offrir un contenu de qualité.
Merci de nous soutenir en désactivant votre bloqueur.

La salamandre géante

Temps de lecture : 3 min
Vulnérable

Description physique

Les salamandres géantes, de la famille des Cryptobranchidés, comprennent trois espèces aquatiques :


  • Andrias davidianus (Chine) ;

  • Andrias japonicus (Japon) ;

  • Cryptobranchus alleganiensis (États-Unis, Hellbender).

Elles sont fort différentes des salamandres que nous croisons généralement. Leur corps allongé et aplati, doté d'une grosse tête et d'yeux minuscules à vision limitée, respire via une peau plissée riche en vaisseaux sanguins. Leur peau visqueuse, brunâtre ou tachetée, offre un camouflage parfait.

Avec des membres courts (quatre doigts à l'avant, cinq à l'arrière, variations possibles pour Cryptobranchus alleganiensis) et une queue comprimée latéralement pour nager, la Chinoise atteint 1,80 mètre (rarement), la Japonaise entre 1,30 et 1,50 mètre et l'Américaine, moins massive, 60 à 90 cm.

Son lieu de vie

Les salamandres géantes peuplent des rivières fraîches et oxygénées. Andrias davidianus est endémique des bassins fluviaux du centre et du sud de la Chine : fleuves Yangtsé, Jaune et Perle. Andrias japonicus évolue dans les rivières de montagnes de Honshu, Shikoku et Kyushu au Japon. Enfin, Cryptobranchus alleganiensis vit dans des cours d'eau clairs du sud-est et centre-est des États-Unis (Appalaches, bassins de l'Ohio, Missouri, Tennessee).

Son alimentation

Carnivores, opportunistes et prédatrices, les salamandres géantes chassent à l'affût de nuit, capables de rester immobiles de longues heures avant de happer une proie, qu'elles repèrent grâce à un odorat aiguisé avant de les aspirer à l'aide de leurs petites dents coniques.

Leur régime inclut poissons, crustacés (écrevisses, crevettes d'eau douce), insectes aquatiques (larves, coléoptères, etc.), vers, grenouilles, têtards, et parfois petits amphibiens ou reptiles.

Cryptobranchus alleganiensis privilégie les écrevisses (jusqu'à 70 % de son régime) tandis que les Chinoises et les Japonaises, plus grandes, consomment parfois des proies plus imposantes comme des grenouilles ou, rarement, des oiseaux ou rongeurs.

Sa reproduction

Les trois espèces de salamandres géantes se reproduisent en eau douce, atteignant leur maturité sexuelle entre 5 et 10 ans (Andrias davidianus est la plus tardive). À la fin de l'été ou au début de l'automne, le mâle creuse un nid sous roche ou s'approprie un terrier. Il y attire ensuite plusieurs femelles, qui pondent entre 300 et 500 œufs translucides en grappes. Il les fertilise extérieurement et les protège, ventilant l'eau pour les oxygéner.

L'éclosion a lieu après 50 à 75 jours, selon la température de l'eau. Les jeunes naissent avec des branchies externes plumeuses dont ils restent dépendants plusieurs mois, avant de passer à la respiration cutanée complète.

Andrias davidianus peut dévorer ses œufs en cas de stress, tandis qu'Andrias japonicus défend farouchement son nid.

Son espérance de vie

Très longues à maturer, les salamandres géantes peuvent vivre très longtemps, surtout en captivité.

Leur espérance de vie va de 20 à 30 ans dans la nature, jusqu'à 50 ou 60 ans en captivité. Cryptobranchus alleganiensis a une longévité moindre, avec une moyenne de 12 à 30 ans (35 ans en captivité). Des cas exceptionnels d'Andrias japonicus dépassant 70 ans en captivité ont été rapportés.

Signes particuliers

Andrias davidianus, le plus grand amphibien terrestre, est un "fossile vivant" qui a peu changé depuis des millions d'années, et qui est étudié pour la conservation et la génétique. Cette salamandre émet des grognements ou sifflements, ce qui est rare chez les amphibiens.

Comme beaucoup d'amphibiens, les salamandres géantes régénèrent leurs membres et notamment leur queue, fascinant ainsi la recherche biomédicale. Leur peau produit des toxines légères, nécessitant une manipulation prudente.

Vénérée au Japon, Andrias japonicus contraste avec Andrias davidianus, chassée en Chine pour la médecine et la cuisine, ce qui contribue à son déclin.

Statut de préservation

Les salamandres géantes sont vulnérables. La Chinoise est classée "En danger critique d'extinction" (CR) par l'UICN à cause de la pollution, la destruction de son habitat et de la collecte illégale. Un peu mieux lotie que sa cousine de l'Empire du Milieu, la Japonaise est néanmoins protégée et menacée également (statut NT). Côté Amérique du Nord, le statut de la salamandre Hellbender est variable selon la région, souvent vulnérable ou en déclin (NT à VU).

Menacées, les salamandres géantes luttent pour survivre. Leur lente maturation sexuelle aggrave leur fragilité. Des programmes de conservation (élevage en captivité, réintroduction) existent pour Andrias davidianus et Andrias japonicus, mais ils peinent à inverser la tendance.