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Les plantes peuvent-elles communiquer ?

Pendant longtemps, l’idée que les plantes puissent interagir entre elles semblait relever de la science-fiction. Effectivement, sans bouche, sans oreille, ni même système nerveux et cerveau, comment pourraient-elles parler ? Et pourtant, aujourd’hui, on sait que les plantes peuvent bel et bien communiquer et que, pour cela, elles utilisent simplement des moyens autres que les nôtres.
Un réseau de communication par les racines
L’un des moyens de communication végétale les plus étudiés est le réseau mycorhizien, parfois surnommé “wood wide web” en référence au “world wide web”. Il se met en place lorsqu’un champignon mycorhizien (un champignon qui peut vivre en symbiose avec les racines des plantes) parvient, en se développant, à connecter deux végétaux différents par leurs racines. Il se forme alors un pont souterrain entre un ou plusieurs végétaux, un réseau qui permet aux êtres vivants d’échanger de l’eau, des nutriments, et même des signaux chimiques. De ce point de vue, on peut voir le réseau mycorhizien comme un canal de communication.
En 2015, la biologiste spécialiste en écologie forestière canadienne Suzanne Simard et son équipe ont montré que lorsqu’un arbre était stressé ou en danger, il pouvait envoyer des signaux d’alerte à ses voisins à travers le réseau mycorhizien. En recevant ces signaux, les autres arbres, même s’ils sont d’une autre espèce, peuvent alors réagir en renforçant leurs défenses en produisant, par exemple, des enzymes de défense qui vont leurrer les herbivores en leur indiquant qu’ils ne sont pas comestibles.
Communiquer par les airs
Certaines plantes peuvent également utiliser l’air comme vecteur de communication. Lorsqu’elles sont attaquées par des insectes, elles libèrent dans l’atmosphère des composés organiques volatils (COV) dit “biosynthétisés” (produits par des cellules spécialisées). Ces substances chimiques, essentiellement odorantes (parfum, arômes, etc.), vont alerter les plantes voisines et leur permettre de réagir en activant leurs mécanismes de défense. Les végétaux comprenant le message peuvent alors sécréter des substances amères qui décourageront les ravageurs, ou encore, émettre des composés qui attireront les prédateurs des insectes qui sont en train de les attaquer.
En résumé, même si tous les mécanismes ne sont pas encore compris, les plantes peuvent assurément communiquer entre elles. Elles le font d’une manière passive, sans intention consciente et sans utiliser de langage comme on le qualifierait. Cela témoigne tout de même d’une certaine sensibilité qui leur donne la possibilité de réagir à leur environnement et de se défendre pour leur survie.
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