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L'alose

Temps de lecture : 4 min
Vulnérable

Description physique

L'alose, de la famille des Clupéidés comme la sardine et le hareng notamment, est un poisson migrateur anadrome (vivant en mer et remontant les cours d'eau douce pour frayer), à l'instar du saumon par exemple. Elle présente un dimorphisme sexuel, la femelle étant plus grande que le mâle. C'est un poisson ayant un corps fusiforme, un dos de couleur bleu sombre et des flancs blanc argenté parsemés de taches noires. La grande alose a de magnifiques reflets métallisés mauves, bleus et verts.

On dénombre deux espèces principales :


  • la grande alose (alosa alosa) appelée aussi "alose vraie", mesurant entre 30 et 70 centimètres pour un poids compris entre 1 et 4 kilos ;

  • l'alose feinte (alosa fallax), plus petite, mesurant entre 35 et 55 centimètres pour un poids de 2 kilos maximum.

Son lieu de vie

L'alose est un poisson amphihalin, c'est-à-dire qu'elle passe du milieu marin au milieu dulcicole (eau douce) pour se reproduire. Vivant en bancs, elle peut passer jusqu'à 7 ans en mer avant d'arriver sur les côtes par vagues successives pour remonter ensuite les cours d'eau. Les trois ou quatre premières années de sa vie, elle ne s'éloignera pas des côtes.

La grande alose est présente en Méditerranée occidentale et dans l'Atlantique, de la Norvège au sud du Maroc. L'alose feinte, quant à elle, se trouve dans le bassin méditerranéen et dans l'Atlantique, de l'Islande, la Norvège et la Baltique jusqu'au sud du Maroc.

Son alimentation

L'alose ne s'alimente pas tant qu'elle est en eau douce. En mer, c'est une espèce opportuniste. La grande alose se nourrit de plancton (zooplancton, phytoplancton), d'invertébrés et de petits poissons (alevins). L'alose feinte, quant à elle, est essentiellement piscivore et ses repas se composent de sardines, de sprats, d'athérines et autres poissons de petite taille.

Sa reproduction

La grande alose se reproduit essentiellement en France, surtout en Bretagne. Sa cousine l'alose feinte est également présente sur la façade atlantique, remontant la Loire, la Gironde, la Garonne, la Dordogne, la Charente et la Manche. Une sous-espèce appelée l'alose feinte du Rhône (alosis fallax rhodanesis) ou alose feinte de Méditerranée, remonte les cours d'eau du littoral méditerranéen et de la Corse.

Pour que la reproduction commence, il est nécessaire que la température soit suffisante. Commence alors le "bull", c'est-à-dire des mouvements circulaires à la surface de l'eau, bruyants. La ponte des femelles a lieu avec plusieurs mâles, ce qui évite la consanguinité. Les femelles pondent entre 100 000 à 250 000 œufs par kilo, qui seront déposés sur le fond.

Les mâles de grande alose meurent pratiquement tous à l'issue de la période de reproduction. Leurs cadavres en décomposition serviront de nourriture aux alosons après leur éclosion. Celle-ci a lieu environ 8 jours après la ponte si l'eau est à 17°C minimum. L'alose feinte peut effectuer jusqu'à 8 cycles de reproduction et jusqu'à 6 pontes par cycle.

Après avoir pris des forces et grandi suffisamment pour supporter la dévalaison (descente du cours d'eau), les juvéniles entreprennent leur voyage vers la mer entre la fin de l'été et l'automne. Celui-ci durera entre 3 et 6 mois.

Son espérance de vie

Dans des conditions optimales, la grande alose peut vivre jusqu'à 20 ans et l'alose feinte jusqu'à 15 ans. Mais cette longévité théorique est considérablement réduite par la pression environnementale (pêche, pollution, prédation). Ainsi, la plupart des aloses vraies vivent entre 8 et 10 ans et les aloses feintes (et feintes du Rhône) ont une durée de vie comprise généralement entre 5 et 8 ans.

Rappelons-nous aussi que, s'agissant de l'alose vraie, la moyenne est abaissée par la grande mortalité des mâles.

Signes particuliers

Les aloses se déplacent en grands bancs, ce qui est parfois assez spectaculaire. D'autant qu'elles paraissent avoir de minuscules diamants sur le dos, en réalité de petites écailles argentées qui brillent sous les rayons du soleil.

Outre le très sonore bull de la reproduction, l'alose feinte peut émettre des sons pour communiquer, des sortes de cliquetis produits à l'aide de sa vessie natatoire, notamment pendant la saison de reproduction.

L'alose vraie comporte une particularité étonnante, elle aussi. Lorsque sa bouche s'ouvre totalement, elle est tellement large qu'elle ressemble à un seau. Cela lui permet de capturer plus aisément les petites proies.

Durant le frai, les aloses émettent une odeur très caractéristique, d'algue ou de melon. Elle est suffisamment forte pour être repérée par les pêcheurs.

Statut de préservation

Les aloses sont extrêmement sensibles aux perturbations environnementales, qui constituent pour elles des barrières invisibles parfois infranchissables. Ainsi, des barrages ou des digues peuvent totalement interrompre leur cycle de vie, de même que les bruits sous-marins résultant de constructions humaines, perturbant leur sens de l'orientation. La pollution des eaux et la perte d'habitats de frai constituent également une menace pour ce poisson migrateur.

L'alose vraie est classée comme « Vulnérable » sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en plusieurs points d'Europe. L'alose feinte est également classée « Vulnérable » voire « Quasi menacée » en ce qui concerne certaines populations locales. L'alose feinte du Rhône n'est pas évaluée séparément, mais les aménagements du fleuve Rhône et sa relative pollution constituent une menace.

Afin d'aider les aloses à gagner ou regagner leurs frayères, des mesures de restauration d'habitats et de suppression de barrages ont été mises en place dans certaines régions. Des programmes de surveillance et de régulation de la pêche permettent par ailleurs d'assurer une exploitation durable, comme la sensibilisation du public et les politiques de protection de la biodiversité fluviale.