Le propre a-t-il une odeur ?

Il est vrai qu’on reconnait facilement l’odeur, ou plutôt les odeurs de la saleté. Le panier à linge sale, la poubelle, ou tout simplement une ruelle malodorante, on se doute immédiatement, à l’odeur nauséabonde qu’ils dégagent, que la propreté n’est pas leur qualité première. Pour ce qui est du propre toutefois, les choses se compliquent.
Le plus souvent, le propre est associé à une fraîcheur agréable : lavande, violette, citron, ou toute autre fragrance florale (ou même végétale). Pour d’autres, le propre possède une odeur savonneuse, voire chimique comme celle de l’eau de Javel, du chlore ou même, assez récemment, du gel hydroalcoolique. Parfois également, une odeur chaude, comme celle du linge laissé sécher au soleil, nous rappelle l’odeur du propre. Toutes ces perceptions sont toutefois erronées puisque le propre, en réalité, n’a pas d’odeur !
En effet, si quelque chose est propre, c’est parce qu’il a été lavé et nettoyé. S’il a été (bien) nettoyé, cela signifie que les saletés, les bactéries ou encore les possibles substances contaminantes qui ont été dessus ont été éliminées. De même pour toutes les molécules superflues qui s’y seraient déposées, incluant les molécules odorantes. Or, si nous arrivons à sentir les odeurs, c’est justement parce que ces molécules odorantes s’envolent et entrent dans notre nez lorsque nous inspirons. Pas de molécule, pas d’odeur donc, ce qui implique que le propre n’en a pas non plus.
Mais alors, pourquoi, si le propre n’a pas d’odeur, certaines nous y font tout de même penser ? Cela vient tout simplement de nos habitudes qui ont fini par ancrer dans notre cerveau l’association entre la propreté et la senteur des produits utilisés pour laver. Par exemple, parce que nous nous lavons tous les mains avec du savon, plusieurs fois par jour depuis toujours, l’odeur du savon devient synonyme de “propre” pour notre cerveau, peu importe où on la sentira.
L’odeur du linge fraîchement lavé et qui sent la lavande ; celle d’un sol qui vient d’être fait et qui sent le détergent ; ou encore les mains qui sentent le gel hydroalcoolique, l’idée du propre peut être associée à plusieurs senteurs.
Mieux, ces dernières varient d’un pays à un autre : en France, l’odeur du savon de Marseille est universelle pour évoquer le propre, de même pour l’odeur d’un bébé après son bain et ses soins. Dans les cultures arabes en revanche, on a plus l’habitude de parfumer les produits d’hygiène et d’entretien de senteurs boisées, musquées, voire animales. Ce sont plus l’encens ou encore le bois de oud qui rappellent ainsi le propre dans ces pays, des fragrances que l’on retrouve davantage dans des parfums en Occident.











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