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Depuis quand le papier toilette existe-t-il ?

En Occident, le papier toilette est un incontournable de notre quotidien et pourtant, il n'a pas toujours existé. Dans sa version actuelle, il a à peine 150 ans et il ne s'est démocratisé qu'à la fin des années 1960. D'où vient-il ? Comment faisait-on avant ? Dans cette brève histoire du papier hygiénique, on retrace ses origines, les étapes de son évolution et sa popularisation auprès d'un large public.

Le papier toilette, surnommé plus vulgairement "PQ", se trouve dans les toilettes de la grande majorité des gens en Occident. Il sert à s'essuyer après un passage aux W.C. et bien que des solutions alternatives existent et que des populations ne l'utilisent pas, on aurait bien du mal à s'en passer aujourd'hui. On revient sur son invention, les techniques plus ancestrales qui l'ont précédé et la place du papier toilette de nos jours.

Quand est né le papier toilette qu'on connaît aujourd'hui ?

L'invention du papier toilette est attribuée à Joseph C. Gayetty, un New-Yorkais qui imagine en 1857 une solution hygiénique pour s'essuyer et pour lutter contre les hémorroïdes. Il propose, à un prix élevé pour l'époque (50 cents) des paquets de 500 feuilles individuelles imbibées d'Aloe Vera, censées prendre soin de la zone anale après la selle.

Hélas pour ce visionnaire, cette première version ne prend pas. Les contemporains de Gayetti continuent à utiliser des papiers journaux ou des catalogues pour s'essuyer le derrière, malgré les irritations provoquées par le papier imprimé. C'est une solution qui a émergé dès le 15e siècle, avec l'avènement de l'impression, notamment chez la noblesse d'alors.

Il faut attendre quelques années pour qu'une nouvelle idée change la donne : celle de placer des feuilles détachables autour d'un rouleau, sous la forme qu'on connaît encore de nos jours. Cette invention serait du fait des frères Scott (en 1890), patrons d'une usine de papier, mais le brevet du rouleau est déposé en 1891 par Seth Wheeler, qui inventera le système de séparation de feuilles avec ses lignes perforées qui nous semblent si évident aujourd'hui.

Cette fois-ci, le succès est immédiat puisque ce papier toilette accompagne l'émergence des toilettes modernes, reliées à de la plomberie. Toutefois, ce PQ reste l'apanage des riches en Europe, et il ne se démocratisera réellement que dans les années 1960 en France, entraînant avec lui le déclin du bidet dans l'Hexagone.

Du bâton au papier toilette molletonné : 13 siècles d'évolution

L'être humain s'est rapidement intéressé à l'hygiène et le fait d'être propre est associé à une certaine forme de dignité et de prestige. On peut le voir à travers l'Histoire, quand les moyens de se nettoyer les plus sophistiqués étaient réservés aux plus riches, ou bien plus récemment, avec des pénuries de papier toilette et des comportements irrationnels pour s'en procurer en pleine crise du Covid.

Au fils des siècles et selon les civilisations, tous les éléments semblaient bons pour s'essuyer : les Grecs antiques utilisaient leur main, des pierres lisses, voire leurs habits pour se nettoyer ; les Romains de la période impériale utilisaient le tersorium, une sorte de bâton se terminant par une éponge qu'on trouvait dans les latrines publiques… et qui étaient partagés ; les Chinois et les Japonais du 7e siècle privilégiaient également un bâton en bambou (appelé chugi) en entourant l'extrémité d'un morceau de tissu.

Beaucoup d'autres solutions ont vu le jour avant l'avènement du papier toilette, avec l'usage d'épis de maïs, d'herbes sauvages, de poireaux, de neige, de fourrures d'animaux, de tissus en tout genre et bien sûr d'eau, dont l'usage reste majoritaire dans les pays musulmans et en Asie du Sud-Est.

Désormais, le papier toilette semble avoir atteint sa forme finale, même si des innovations régulières viennent l'améliorer : papier parfumé, épaisseurs supplémentaires, motifs amusants pour les enfants, ou meilleure absorption.



Faits et anecdotes sur le papier toilette et son utilisation

Cette matière si courante dans notre quotidien reste pourtant méconnue et de petites anecdotes permettent de mieux le comprendre. En France, le papier toilette est rose ou blanc par pur argument marketing, puisque ce sont des couleurs qu'on associe volontiers à la douceur et à la pureté.

En moyenne, un Européen utilise 13 kilos de papier toilette par an, avec des quantités variables selon les pays. Si les Français sont de petits consommateurs, avec environ 71 rouleaux annuels, nos voisins allemands en utiliseraient presque le double ! Cela dépend de l'usage qui en est fait et de la manière de s'essuyer de chaque peuple.

On peut noter que 70 % de la population mondiale n'utilise pas de papier toilette, privilégiant l'eau sous diverses formes. La bouteille ou le pot en plastique situé à côté des W.C. sont courants dans les pays musulmans. Les pays d'Asie du Sud-Est préfèrent avoir recours au jet à pression, qu'on retrouve dans sa forme ultime avec les toilettes japonaises.

Enfin, un débat revient fréquemment sur le sens du papier, quand il est installé sur son support : faut-il l'attraper par-dessus ou par-dessous ? La réponse a été donnée par Seth Wheeler en 1891, lors du dépôt du brevet : il faut le dérouler par l'avant. Mais après tout, chacun peut bien faire comme il l'entend dans cet espace intime que sont nos toilettes !

Publié le 23 mars 2023

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