Avoir des gros muscles est-il synonyme de force ?

Dans l’imaginaire collectif, de gros biceps saillants ou encore un cou de taureau sont souvent associés à la puissance physique. Et pourtant, si les gros muscles peuvent effectivement être visuellement impressionnants, la force réelle résulte en réalité d’un ensemble de facteurs plus complexes. Ainsi, si avoir de gros muscles peut être un indice de force, ce n’est en aucun cas une garantie.

Il existe bien un lien entre la masse musculaire et la force. En effet, plus un muscle est gros, plus il contient des fibres musculaires susceptibles de se contracter. Cela permet, en théorie du moins, de générer une force plus importante. Cependant, plusieurs études soulignent que l’augmentation du volume musculaire n’est pas forcément proportionnelle au gain de force. Il a ainsi été démontré que deux personnes présentant un volume musculaire similaire pouvaient avoir des niveaux de force très différents selon leur entraînement, la densité de leurs fibres musculaires, leur technique, et, surtout, selon leur profil neuromusculaire.

Ce profil regroupe plusieurs choses comme notre capacité à effectuer des mouvements rapides, à coordonner nos mouvements, ou, et c’est ce qui nous intéresse ici, à exercer une force maximale en activant plus ou moins efficacement nos fibres musculaires. C’est ce qu’on appelle l’efficacité neuromusculaire, une fonction qui dépend tant de la génétique que de l’entraînement que l’on suit.

Tous ces détails font que si des sportifs entraînés à la force pure, comme les haltérophiles, peuvent générer une puissance impressionnante avec un volume musculaire modéré, ceux pratiquant la musculation dans un simple but esthétique, même en ayant de plus gros muscles, sont incapables de mobiliser autant de force qu’eux.

Enfin, il faut souligner que derrière l’idée de force se cache en réalité plusieurs notions comme la force maximale (charge la plus lourde qu’un individu peut soulever en une seule fois), l’endurance (capacité à maintenir un effort prolongé, comme soulever une charge plusieurs fois) et la puissance (combinaison de la force et de la vitesse).

Pour illustrer, sachez qu’un culturiste aura souvent une bonne force maximale, mais pas nécessairement une puissance explosive ni une grande endurance musculaire. À l’inverse, un grimpeur chevronné pratiquant l’escalade libre, et n’ayant que la moitié du gabarit du culturiste, développera une endurance et une technique qui lui permettra de se hisser sur le bord d’une falaise à l’aide d'un seul doigt.