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Carotte ou bâton ? Des écoles réforment la punition
Montée du chômage, délinquance juvénile : les enfants font face à une réalité sociale de plus en plus dure. D’autant que l’éducation des jeunes de la Génération Y semble échapper à leurs parents. Comment transmettre des valeurs solides à des ados accros à leurs smartphones ?
Certains parents réclament un retour aux écoles "à la dure", qui selon eux ont fait leurs preuves. D’autres explorent de nouveaux modèles éducatifs. En apparence plus douce, l’école du futur sera surtout plus exigeante. Et si, pour aider les enfants à grandir, on commençait par leur apprendre à se recentrer ?
La mauvaise graine, au jardin !
Au cœur des débats : la punition. Essentielle au maintien de la discipline, elle s’avère souvent contre-productive. Exclu de la classe, le trublion prend encore plus de retard sur ses leçons. Et son humiliation est le prélude de futurs incidents.
Mais la punition peut aussi être un temps d’apprentissage ! C’est le beau projet de l’association Veni Verdi. Son équipe d’agriculteurs urbains a investi le collège Pierre Mendès-France, dans le 20e arrondissement de Paris. Lancée en 2014, la ferme éducative couvre désormais 4 500 m². Forêt comestible, potager, parcelle de céréales, mare pédagogique, clapiers, poulailler… Autant d’espaces que les élèves ont appris non seulement à respecter, mais surtout à cultiver. La plupart sont volontaires. Mais les perturbateurs aussi sont envoyés donner un coup de main au jardin.
Valorisant et productif, le jardinage a révélé des talents inattendus. Professeurs, parents, et bénévoles se sont avoués surpris de la transformation des élèves au contact de la nature. Cette bonne influence donne des résultats concrets. Le collège parisien, membre du Réseau d’Éducation Prioritaire, enregistre de meilleures notes et moins d’incidents disciplinaires.
Méditer sur ses erreurs
D’autres écoles cherchent d’abord à reconnecter les élèves à leurs propres émotions. Située dans un quartier défavorisé de Baltimore, aux États-Unis, l’école primaire Robert E. Coleman a lancé une expérience originale avec l’association Holistic Life Foundation. Elle s’est dotée d’une salle de méditation.
Ouvert à tous, cet espace est surtout destiné aux élèves dissipés ou turbulents. Ils y sont envoyés pour des périodes de 20 minutes. Au cours des 5 premières minutes, les élèves discutent avec une éducatrice des raisons pour lesquelles ils sont là. Puis, ils se concentrent pendant un quart d’heure sur des exercices de respiration et des poses de yoga. Une fois le stress évacué et le calme revenu, ils retournent en classe.
L’objectif : enseigner aux enfants les bases de la méditation. Ils doivent pouvoir se mettre tout seul dans de bonnes conditions d’apprentissage. Il ne s’agit pas de les "envoyer au coin" : les élèves deviennent responsables de leur état d’esprit et de leur bien-être. Le risque ? Associer méditation et punition, ce qui serait une catastrophe pour l'efficacité de l'opération. Tout est question de pédagogie.
Du risque de grandir dans une bulle
Le principal bémol de ces nouveaux modèles éducatifs est le retour à la "vie réelle" des élèves. Sauront-ils s’adapter au milieu scolaire normal ? C’est la question récurrente que posent les parents aux gérants d’école Montessori. De plus en plus répandue, la méthode Montessori veut "apprendre à apprendre" aux enfants. Chaque élève découvre le contenu du programme scolaire à son rythme et selon ses envies. Les pupitres sont remplacés par des ateliers éducatifs qui encouragent les interactions physiques. Et les notes sont supprimées !
Mais la plupart de ces établissements ne couvrent que l’école primaire. On imagine le choc des élèves à leur rentrée en 6e dans un collège classique. Bonne nouvelle : de nombreux parents et anciens élèves affirment que la transition se passe bien dans la plupart des cas. Certains observent même des bénéfices à long terme : les élèves qui savent contrôler leur comportement et leur apprentissage seront d’autant plus résilients dans leurs études supérieures.
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