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Le rhinopithèque du Tonkin
Photo : Le Khac Quyet
Description physique
Le rhinopithèque du Tonkin, ou Rhinopithecus avunculus de son nom scientifique, est un primate, un singe appartenant à la famille des Cercopithécidés. C'est un animal de taille moyenne mesurant une soixantaine de centimètres. Il possède une queue au minimum aussi grande que lui et qui peut même atteindre les 90 centimètres de long. Une fois adulte, le mâle rhinopithèque du Tonkin peut peser jusqu'à 14 kg, 8 kg pour la femelle.
Le pelage du rhinopithèque du Tonkin est noir dans le dos et sur le côté extérieur de ses membres, tandis qu'il est clair sur le devant (couleur blanc crème). Sa queue, elle, est noire avec le bout blanc. Ce singe se reconnaît surtout à sa tête carrée et trapue. Il possède de courtes oreilles, une bouche large aux lèvres charnues et un nez retroussé, quasi inexistant, aux narines tournées vers le haut.
Les yeux du rhinopithèque du Tonkin sont comme creusés et entourés de cernes bleus sans poils, eux-mêmes cerclés d'une zone grise qui descend en lui enserrant les narines et la bouche. Enfin, un pelage orange lui décore également le cou et, parfois, parsème le côté de son visage, son ventre ainsi que l'intérieur de ses cuisses.
Son lieu de vie
Le rhinopithèque du Tonkin est un animal endémique du Vietnam. On le rencontre uniquement dans les forêts tropicales humides du nord-est du pays, dans des régions collinaires (où il y a des collines), voire montagneuses.
Il vit en groupe exclusivement composé de mâles, ou d'un mâle avec des femelles et leurs juvéniles. Il passe alors ses journées à voyager et à se nourrir dans les arbres dans lesquels il s'applique à rester hors de portée de ses prédateurs. C'est un animal diurne.
Son alimentation
Le rhinopithèque du Tonkin est un animal herbivore, plus précisément folivore, c'est-à-dire qui se nourrit essentiellement de feuilles. Il apprécie tout particulièrement les feuilles de bambou, mais ne dédaigne pas celles d'autres arbres à feuilles persistantes comme le Garcinia fagraeoides, un arbre endémique du Vietnam. Il peut également se régaler de fruits, mûrs ou non, qui peuvent constituer jusqu'à 50 % de son régime alimentaire.
Sa reproduction
Les informations sur le comportement reproductif du rhinopithèque du Tonkin sont encore loin d'être complètes, mais il semble qu'il n'existe pas de période de chaleur chez cet animal. C'est la femelle qui incite le mâle à s'accoupler avec elle en l'invitant à la suivre, pour ensuite se dévoiler en soulevant sa queue sur le côté et en lui présentant son arrière-train. Après l'accouplement et une période de gestation de 200 jours, la femelle donne naissance à un ou deux petits qu'elle allaitera pendant une période encore indéterminée. Les femelles atteindront ensuite leur maturité sexuelle à l'âge de 4 ans, tandis que les mâles devront attendre presque le double de cette durée : 7 ans.
Son espérance de vie
Dans la nature, le rhinopithèque du Tonkin peut vivre jusqu'à l'âge de 20 ans. En captivité, cette espérance de vie monte jusqu'à 29 ans.
Le cri du rhinopithèque du Tonkin
Comme la vaste majorité des singes, le rhinopithèque du Tonkin communique avec des vocalises, des cris et des hurlements. Le plus souvent, il émet un bruit ressemblant à un fort cliquetis qui claque comme un hoquet.
Statut de préservation
Le rhinopithèque du Tonkin est un animal en voie de disparition que l'on a même cru éteint jusqu'en 1989. Aujourd'hui, il est classé par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme étant en "En danger critique d'extinction" à cause des activités humaines. L'animal est en effet chassé pour sa viande, bien qu'elle ait apparemment mauvais goût, mais aussi pour les différentes parties de son corps que l'on croit posséder des vertus médicinales. De telles pratiques sont évidemment interdites depuis longtemps, mais elles ont, malgré tout, toujours lieu. Le rhinopithèque du Tonkin est également victime de la destruction de son habitat par les humains.
En 2006, on a estimé le nombre de rhinopithèques du Tonkin restant dans la nature à 150 individus. Ce singe fait aujourd'hui partie de la triste liste des 100 espèces animales et végétales les plus menacées du monde (établie par l'UICN en 2012) et est aussi reconnu comme étant l'un des 25 singes les plus menacés au monde (2018).
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