Est-ce qu'un arbre peut mourir de vieillesse ?

Les arbres peuvent vivre longtemps, très longtemps. Le pin à cônes courts (Pinus longaeva), par exemple, peut atteindre les 4 800 ans. L’alerce du Chili (Fitzroya cupressoides) est, quant à lui, une espèce de cyprès dont les individus atteignent facilement les 3 000 ans. C’est d’ailleurs à cette espèce qu’appartient le plus vieil arbre encore vivant du monde : Gran Abuelo, signifiant “arrière-grand-père” en espagnol. Cet arbre se trouve au Chili et aurait vu le jour il y a 5 848 ans. Il a aujourd’hui atteint les 28 mètres de haut pour 11 mètres de circonférence à son point le plus épais.

Selon toute probabilité, Gran Abuelo devrait encore continuer à couler nombre de jours heureux dans le parc national Alerce Costero, car mourir de vieillesse est une chose qui ne peut pas arriver aux arbres. Contrairement aux humains et à la vaste majorité du vivant en effet, les arbres ne sont pas dotés de sénescence, cette programmation dans nos cellules qui pousse les organismes à mourir après un certain âge. Ces vaillants végétaux ne cessent ainsi jamais de pousser – même si c’est très lentement – et continuent de se développer indéfiniment tant que les conditions environnementales sont favorables.

Attention, cela ne signifie pas que les arbres sont immortels. En vieillissant, un arbre accumule les défis physiologiques : sa capacité de photosynthèse stagne, voire perd en efficacité, et sa masse de bois mort grandit alors que ses besoins augmentent. Échouer à trouver le bon équilibre l’affaiblira et le rendra vulnérable aux maladies. Souffrir d’une infection ou d’une infestation de parasites sont d’ailleurs les causes de décès les plus fréquentes d’un arbre.

Ensuite, un arbre a beau ne pas pouvoir mourir, certaines de ces parties peuvent toujours pourrir pour une raison ou pour une autre (maladies, champignons, insectes, etc). Cela peut saper sa stabilité et finir par le déstabiliser, entraînant sa chute. Par ailleurs, les grands arbres sont particulièrement vulnérables aux phénomènes météorologiques violents comme les tempêtes, les ouragans ou les séismes.

Enfin, l’arbre peut vivre en toute quiétude tant que son écosystème est sain et l’aide à subvenir à ses besoins physiologiques. Une forte sécheresse ou même une soudaine pollution peut très bien causer sa mort.