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Le FOBO, cette nouvelle peur de perdre son boulot

L'essor des nouvelles technologies s'accompagne toujours d'espoir, d'opportunités et de possibilités, tout autant que de craintes et d'incertitudes. Depuis que des outils d'Intelligence Artificielle comme Chat GPT ont été révélés au grand public, une nouvelle peur s'est répandue chez les travailleurs : le FOBO, ou la peur de devenir obsolète.

Les progrès récents de l'Intelligence Artificielle impressionnent, avec une technologie capable de traduire, d'écrire, de proposer des solutions à certains problèmes, de conseiller, d'effectuer des calculs instantanés et de réagir presque comme le ferait un être humain dans des cas spécifiques. De quoi entraîner une peur nouvelle – baptisée FOBO – chez les futurs travailleurs et ceux déjà en poste, qui craignent de perdre leur emploi ou profit d'une IA.

Qu'est-ce que le FOBO ?

FOBO est l'acronyme de Fear OF Being Obsolete, soit la crainte de devenir obsolète. Il désigne une peur d'être remplacé par la technologie, la crainte de ne pas être compétitif face à Chat GPT, DALL-E 2 ou encore Midjourney, qui entraînerait une perte d'emploi.

Cette peur toute nouvelle a été mise en lumière par l'institut de sondage Gallup, via une étude basée sur des travailleurs nord-américains. Elle révèle que si ce FOBO reste assez peu commun parmi les employés aux États-Unis, il a progressé de 7 % entre 2021 et 2023, pour atteindre le chiffre de 22 %. Sur cette période, ChatGPT a été présenté au monde et les nombreuses possibilités d'utilisation envisageables ont suscité autant d'espoir que de craintes de bouleversements majeurs dans certains secteurs.

On constate que la peur de devenir obsolète s'est considérablement accrue chez les diplômés, passant de 8 % à 20 % en 2 ans, alors qu'elle est restée stable chez les non-diplômés qui, déjà alors, envisageaient le fait que les avancées technologiques puissent les remplacer dans certains domaines.

Les craintes majeures liées au FOBO

Le FOBO s'accompagne d'inquiétudes assez précises, qui vont au-delà de la simple peur de perdre son emploi.

La première (31 %) serait de perdre les avantages que leur confère leur travail et ainsi de voir leur train de vie réduit. Ensuite, pour 24 % des sondés, c'est la peur de subir une perte de revenus, puisque l'IA pourrait réaliser une partie de leurs tâches. Ce dernier point a d'ailleurs fait l'objet d'âpres négociations du côté de Hollywood, où les scénaristes ont obtenu un accord visant à ce que la rémunération ne soit pas impactée, même s'il y a recours à une Intelligence Artificielle pour réécrire une partie d'un script.

La peur d'être licenciée arrive en troisième place (20 %) et elle est suivie de très près par la crainte de voir le temps de travail effectif réduit, ce qui pourrait impacter le salaire. En revanche, très peu de travailleurs s'inquiètent d'une éventuelle délocalisation de leur entreprise à l'étranger, conséquence éventuelle d'une meilleure maîtrise des nouveaux outils ailleurs, ou d'avantages fiscaux.

Craintes fondées ou simple phobie de l'époque ?

Si le développement de ce type de technologie est indéniable et que les progrès vont à toute vitesse, on peut se demander si cette peur de devenir obsolète est fondée ? Il y a plusieurs sons de cloches : d'un côté, ceux qui voient le marché de l'emploi s'écrouler à cause de l'IA, avec son lot de licenciements massifs et la disparation de certains métiers ; de l'autre, ceux qui pensent que cette technologie fera évoluer le travail et servira de support à l'humain, sans être en mesure de le remplacer.

Selon l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), plus d'un quart des métiers devraient être confrontés à des changements et 10 % d'entre eux pourraient même disparaître. Mais les plus concernés seraient les secteurs de l'agriculture et de la construction – soit des postes peu qualifiés – pour lesquels l'automatisation pourrait chambouler le cadre de travail.

Le sentiment global qui anime le marché du travail actuel (américain) reste assez positif et ce FOBO est pour le moment une peur très minoritaire.

FOBO et FOBO, deux homonymes à ne pas confondre !

Terminons sur une petite précision : l'acronyme FOBO existe depuis 2004, mais il désignait tout autre chose que cette peur de devenir obsolète ! Cet homonyme correspond au syndrome de l'indécis (pour Fears Of Better Option, soit la crainte qu'il existe un meilleur choix), et il serait particulièrement fréquent chez la Génération Z, confrontée depuis toujours à de nombreuses options, dans un monde hyperconnecté. Ne les confondez pas !

Publié par Mickael, le 23 janvier 2024