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Des vers toujours vivants malgré 46 000 ans passés gelés dans le sol de Sibérie
L'histoire commence en 2018 dans la toundra de la Sibérie, une immense région située dans le nord de la Russie, lorsque des scientifiques font un prélèvement dans le pergélisol, une couche de terre constamment gelée. La carotte – c'est ainsi que l'on nomme le prélèvement – mesurait 40 mètres de long pour une trentaine de centimètres de circonférence. En analysant patiemment chaque centimètre carré de cette carotte, les chercheurs ont réussi à découvrir deux minuscules vers, si petits qu'ils n'étaient visibles qu'au microscope. Il s'agissait de nématodes, une classe de vers non segmentés assez commune que l'on retrouve partout, dans le sol comme dans l'eau. Mais là où les vers découverts sont vraiment spéciaux, c'est qu'ils sont vieux d'au moins 46 000 ans – ou du moins, c'est l'âge du sol dans lequel ils ont été retrouvés. Plus étonnant encore, il s'est avéré qu'à mesure que les vers décongelaient lentement, ils ont commencé à bouger : ils étaient encore en vie !
On savait déjà que les nématodes pouvaient survivre plusieurs années lorsqu'ils sont congelés. Il s'agit d'un mécanisme de survie appelé "cryptobiose" : lorsque les conditions de vie deviennent trop extrêmes, leur métabolisme se met quasiment à l'arrêt. Une sorte d'hibernation avancée, en somme. L'avantage est alors qu'ils ne consomment que très peu d'énergie, chose qui permet aux vers de survivre jusqu'à ce que leur environnement leur soit de nouveau favorable. Avant 2018 cependant, la cryptobiose la plus longue jamais connue n'a duré "que" 39 ans. Les 46 000 ans passés dans le sol gelé représentent donc ici un record absolu, faisant des vers de Sibérie les plus anciens animaux vivants jamais connus.
Pour survivre aussi longtemps à des températures arctiques, les vers sécrètent un sucre spécial appelé "tréhalose". C'est un diholoside (sucre composé de deux oses) connu depuis longtemps et dont la version synthétique est d'ailleurs utilisée dans l'industrie comme conservateur.
Sans surprise, les deux nématodes préhistoriques découverts par les scientifiques russes appartiennent à une espèce encore inconnue à ce jour. Ils sont morts un mois après leur décongélation, mais ont tout de même eu le temps de se reproduire. Les scientifiques les ont baptisés Panagrolaimus kolymaensis en référence à la rivière Kolyma près de laquelle ils ont été découverts.
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