L'Homme peut désormais contrôler la foudre !

La foudre est un arc d'électricité statique extrêmement puissant. Il survient lorsque l'intensité du champ électrique contenu dans un nuage d'orage devient trop grande et que des "chemins" d'air ionisé, conducteurs d'électricité, apparaissent. L'électricité statique les emprunte alors pour se décharger, engendrant des éclairs.

Dans la plupart des cas, la décharge électrique a lieu au sein du nuage, mais il arrive aussi qu'elle s'en échappe. Le chemin ionisé l'amène alors vers le sol où elle frappe de préférence les objets hauts et conducteurs d'électricité. Le problème, c'est que la foudre délivre une puissance équivalente à 100 centrales nucléaires (500 000 000 kw) tout en se déplaçant à la vitesse de la lumière (299 792 458 m/s). Elle pulvérise ainsi tout ce qu'elle touche et c'est pourquoi nous utilisons des parafoudres reliés à la terre pour protéger les maisons ainsi que tout objet en hauteur. En Suisse, une équipe internationale et inter-instituts de chercheurs a, quant à elle, utilisé un laser haute puissance.

L'expérience a été menée dans le nord-est du pays du fromage, à 2 500 mètres d'altitude, tout en haut du mont Säntis. S'y trouve une tour de radio et télévision, qui est frappée 100 fois par an par la foudre. Une aubaine pour les scientifiques qui ont alors installé leur laser à ses pieds, pour ensuite le diriger au-dessus de sa pointe. Une fois correctement calibré, le laser a été en mesure de chauffer assez fort l'air qui l'entoure pour créer un chemin ionisé comme expliqué plus tôt. L'idée est alors d'attirer la foudre sur ce chemin afin qu'elle l'emprunte jusqu'au sol, sans qu'elle touche la tour, une théorie qui s'est vérifiée 4 fois dans la pratique.

Le succès de cette expérience est un grand pas en avant dans la sécurisation des édifices contre la foudre. En effet, si les parafoudres et autres paratonnerres ont prouvé leur efficacité dans le temps, il se trouve que leur zone d'effet est particulièrement réduite. Sur de larges bâtiments, comme les aéroports, il faudrait en multiplier le nombre, ce qui n'est pas du tout pratique. Dans de telles configurations, le laser pourrait être alors une alternative viable une fois correctement maîtrisé.