Contre les allergies au pollen, des entreprises offrent 1200 euros pour se mettre au vert

Les individus touchés par le rhume des foins savent combien il peut être pénible, à chaque retour du printemps, d'éternuer à répétition, d'avoir le nez qui coule, les yeux qui picotent et la gorge qui gratte. Des effets particulièrement redoutés au Japon, où ces allergies au pollen toucheraient plus de 40 % de la population. Un véritable problème de santé nationale pris au sérieux par le gouvernement, mais aussi par les entreprises qui voient leurs salariés baisser en productivité sur la période de pollinisation, entre mars et juin.

Plutôt que d'investir dans des mouchoirs – ce qui serait un comble dans un pays où il est mal vu de se moucher en public –, une entreprise a eu la bonne idée de subventionner une délocalisation temporaire des employés allergiques. Ceux-ci sont envoyés à Okinawa, une île japonaise aux paysages de cartes postales et au climat agréable, loin des cyprès et des cèdres responsables des allergies, pendant la haute saison des pollens.

Une initiative lancée par une start-up du nom de Aisaac, qui alloue 1 200 euros mensuels à ses employés, pour leur permettre de se loger sur l'archipel du sud du Japon. Okinawa n'est d'ailleurs pas la seule destination autorisée, puisqu'Hawaï et l'île de Guam comptent parmi les autres lieux plébiscités par ces télétravailleurs ravis. Pour le CEO de la société qui souffre également d'allergies, tous les endroits sans pollen sont de bons choix, tant que le travail n'est pas impacté.

Ce programme, officieusement baptisé "Évasion sous les tropiques", fait des émules dans l'archipel, où de plus en plus de sociétés autorisent leurs salariés à travailler depuis la maison, pour leur éviter le contact avec les pollens qui volent dans les rues. Quand on sait que la baisse de productivité au Japon durant cette saison des allergies engendrerait une perte évaluée à 30 milliards d'euros, on comprend mieux les largesses des patrons.

Si vous vous demandez pourquoi le Japon est si durement touché par les réactions allergiques, c'est tout simple. Après la Seconde Guerre mondiale et les ravages qu'elle a causés au pays, il a fallu planter des arbres poussant rapidement pour disposer de matières premières exploitables au plus vite, en vue de la reconstruction. Les cèdres et les cyprès remplissent parfaitement ce besoin et c'est ainsi qu'ils se sont répandus sur l'archipel. Personne n'avait, à l'époque, anticipé l'impact de leur fort pouvoir allergisant.