- Accueil
- J'ai une question
- A quoi sert l'arobase dans les adresses emails ?
A quoi sert l'arobase dans les adresses emails ?

Symbole emblématique de l’avènement d’Internet, l’arobase (@) est aujourd’hui intimement liée à l’ère numérique. Preuve en est qu’il est impossible d’envoyer un simple email sans elle, et ce, pour la simple et bonne raison qu’elle est utilisée pour écrire les adresses électroniques. Plus précisément, elle sert à y séparer le nom du destinataire du nom du serveur de messagerie. Un drôle de destin pour ce symbole dont l’usage est très antérieur à l’invention d’Internet.
Un symbole pour les transactions commerciales
Avant de s’imposer dans les communications numériques, l’arobase était utilisée dans le monde du commerce. Dès le début du XVIe siècle, on retrouve ce symbole dans des documents comptables espagnols, portugais et italiens. Il servait alors à désigner une unité de poids et de contenance (l’arroba), et, parfois, comme abréviation du mot latin ad, qui signifie "en direction de" ou "vers".
Dans la langue anglaise, son usage est plus tard devenu courant dans les transactions commerciales. On l’employait pour indiquer un prix unitaire, comme dans “3 items @ $2 each” qui signifie “3 articles à 2 dollars l’unité”. Il est alors synonyme de at, ou “à” en français. Peu à peu, son usage s’est ancré dans les habitudes du quotidien jusqu’au point d’apparaître sur les claviers des machines à écrire en 1883, soit 10 ans seulement après la commercialisation du tout premier modèle industriel.
L'arobase, ou comment séparer deux informations
Avançons maintenant dans le temps jusqu’en 1971, année où Ray Tomlinson, ingénieur chez l’entreprise pionnière BBN Technologies, réfléchit à un projet inédit : envoyer un message d’un ordinateur à un autre après les avoir mis en réseau dans ce qui est aujourd’hui considéré comme l’ancêtre d’Internet. Il conçoit pour cela un programme, le tout premier serveur de messagerie électronique, qu’il installe sur deux machines et imagine un moyen de définir une adresse unique pour chacune d’elle.
Lui vient alors l’idée de composer chaque adresse en deux parties : le nom de l’utilisateur puis le nom de l’ordinateur sur lequel le programme est installé. Pour des raisons de commodité, il lui faut toutefois séparer ces deux informations et pour cela, il a besoin d’un symbole universel disponible sur tous les claviers, mais qui, pour autant, n’a pas d’usage fréquent dans les noms propres.
C’est là que l’arobase (de l’espagnol arroba) s’est imposée : elle est peu utilisée, a une connotation de direction (to ou at en anglais, autrement dit, “vers” ou “chez” en français), et est déjà présente sur les claviers d'ordinateur QWERTY (claviers anglophones).
Avec la démocratisation d’Internet puis celle des courriers électroniques, l’adresse email a fini par se composer d’un nom d’utilisateur suivi du nom du serveur sur lequel se trouve la boîte de réception, le tout séparé par une arobase distinguant les deux (par exemple : marcel.pagnol@gmail.com). Une convention qui n’a jamais été remise en cause depuis.
Vos commentaires