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Métavers : comprendre ces univers virtuels et leurs enjeux
Il y a peu, le groupe Facebook était rebaptisé Meta par Marc Zuckerberg qui présentait alors sa vision du futur, basé sur les mondes virtuels. Le monde entier découvrait alors un concept innovant, jusqu’ici exploité principalement dans la science-fiction. Mais les métavers sont en passe de devenir une réalité et il se pourrait bien qu’à l’avenir, nous oscillions entre deux mondes : celui que nous connaissons actuellement avec sa routine quotidienne et le monde virtuel, synonyme de liberté. Faut-il être inquiet ou enthousiaste ?
Qu'est-ce que le métavers ?
Le terme de Métavers provient de l’union des mots Meta, un préfixe grec qui désigne un changement ou le fait d’aller au-delà, et Univers. Un métavers serait donc un univers qui va au-delà de l’univers et sa première utilisation remonte à 1992, quand l’écrivain Neal Stephenson l’employait dans son roman "Le samouraï virtuel".
Il s’agit d’un monde virtuel, proche ou non du monde réel dans son environnement, dans lequel on interagit à travers des personnages 3D - les avatars - qui peuvent nous représenter ou être choisis au gré de nos envies. Rien ne vous empêche de choisir un représentant virtuel féminin si vous êtes un homme, une créature fantastique ou un personnage à l’opposé de votre apparence réelle, si cela vous tente.
Pour pénétrer dans l’un de ces mondes virtuels, il suffit d’être équipé d’un casque de réalité virtuelle qui vous plonge au cœur de ce Métavers. L’idée est de créer un monde parallèle, 100 % digital, au sein duquel on pourrait évoluer librement. C’est un concept qui ne semblera pas nouveau aux gamers, qui ont tenté l’expérience "Second Life" dès sa sortie en 2003, proposant de vivre une autre vie dans un monde 3D. Ni aux amateurs de cinéma qui ont vu le film "Ready Player One" de Spielberg, illustrant à merveille le concept.
Cependant, les métavers qu’on nous propose ne semblent pas être destinés à servir de refuge ou de divertissement face à un monde réel ennuyeux, mais plutôt à offrir une alternative à la vie réelle qu’on connaît aujourd’hui. Et les champs d’applications envisageables sont nombreux.
À quoi peuvent servir ces univers virtuels ?
Si le groupe Meta, propriétaire notamment de Facebook, WhatsApp et Instagram, a choisi d’investir des milliards de dollars dans les métavers, c’est bien parce qu’ils pourraient prendre une place importante dans le monde de demain.
On peut désormais imaginer une soirée entre amis situés dans des villes différentes, un cours universitaire avec un professeur et des élèves du monde entier se retrouvant dans un amphi virtuel, voire un entretien d’embauche réalisé au sein du monde virtuel. Récemment, des concerts ont eu lieu dans le jeu vidéo Fortnite (ceux d’Ariana Grande et de Travis Scott), permettant aux joueurs/spectateurs de côtoyer leurs idoles de près. Le métavers pourrait donc ouvrir des horizons nouveaux dans de multiples secteurs.
Que ce soit pour des activités ludiques ou professionnelles, le gain de temps serait énorme et on pourrait s’affranchir de toutes les contraintes liées aux déplacements physiques. Au prix d’une vie sociale qui deviendrait uniquement virtuelle ? C’est l’une des craintes majeures des plus sceptiques qui redoutent que les utilisateurs de métavers se perdent dans ces mondes virtuels. Une crainte légitime, qu’on peut rapprocher de l’addiction au jeu vidéo, et qui est un sujet récurrent dans les dystopies.
Quel futur envisager avec ce système d’univers virtuels ?
Parmi les possibilités offertes actuellement par ce système, il y a celle de voyager depuis chez soi. Confortablement installé sur votre canapé, vous pourrez envoyer votre avatar visiter les rues de Tokyo ou se balader à New York, en profitant de la modélisation 3D de ces villes hébergées sur des serveurs de métavers.
Pour cela, il faudra peut-être s’acquitter d’un billet d’avion virtuel, louer un logement sur place afin que votre personnage puisse se reposer et il sera également possible de faire du shopping. Le tout à l’aide de monnaies virtuelles, mais alimentées par de l’argent véritable. Idem pour financer la vie au sein du métavers, puisqu’il faudra vêtir son avatar, certainement le nourrir, voire payer un billet pour assister à un concert ou à la projection d’un film en avant-première dans le monde virtuel.
En somme, les métavers pourraient devenir de nouveaux temples de la consommation et les principaux professionnels du monde de la Tech l’ont parfaitement compris.
Les enjeux financiers des métavers
Pour Meta, qui n’est pas la seule entreprise à s’intéresser aux métavers, mais qui pourrait être l’une des plus influentes du domaine, ces mondes virtuels annoncent l’internet de demain. C’est une évolution qui permettrait de fusionner le monde réel et le monde virtuel.
S’ils venaient à prendre autant d’importance dans nos vies que l’on fait les derniers grands bouleversements technologiques, comme Internet ou les smartphones, les enjeux financiers seraient colossaux. Non seulement, cela pourrait modifier l’économie actuelle en développant une économie parallèle basée sur d’autres monnaies, mais la part de transactions sur les métavers pourraient impacter de nombreux secteurs, notamment ceux de l’immobilier et des transports.
Que se passera-t-il si les entreprises décident de s’installer dans un univers virtuel en abandonnant leurs locaux physiques ? Quel impact pourrait avoir une diminution des déplacements de personnes, qui privilégieraient le contact virtuel ? Quid du contact et des rapports humains réels ?
Faut-il craindre les métavers ?
Ces nouveaux univers virtuels peuvent fasciner tout autant qu’ils peuvent faire peur. Ils offrent d’innombrables possibilités positives, comme celles de pouvoir partager un moment avec un proche éloigné, d’assister à un concert ou à un match sans être présent, de visiter un musée à distance ou de découvrir le monde sans sortir quand on n’a pas les moyens de le faire.
D’un autre côté, le risque d’addiction est bel et bien présent et il semble facile de se perdre dans un monde virtuel, plus fascinant que le monde réel. De plus, un énorme flou entoure encore la sécurité pour les données ou les personnes présentes sous forme d’avatar, dans ces univers parallèles. Enfin, on peut craindre un accroissement des inégalités, entre ceux qui peuvent vivre dans deux univers en même temps et ceux qui n’auront pas accès à ces métavers.
Pour l’instant, nous en sommes aux prémices de cette technologie et les premiers essais de la firme Meta, qui souhaite créer une réalité mixte combinant réalité augmentée (comme dans Pokémon Go), réalité virtuelle et monde réel, devraient nous apporter quelques éléments de réponses dans les prochaines années.
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