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Des images façon Studio Ghibli générées par ChatGPT pullulent sur le net
Si vous fréquentez les réseaux sociaux, vous avez certainement vu passer, ces derniers jours, pléthore d'images reprenant le style iconique du Studio Ghibli. Ce pilier de l'animation japonaise, fondé par le vénéré Hayao Miyazaki, est à l'origine de petits bijoux comme "Mon Voisin Totoro" (1988), "Pompoko" (1994), "Princesse Mononoke" (1997), "Le Voyage de Chihiro" (2001), "Ponyo sur la falaise" (2008) ou plus récemment "Le Garçon et Héron" (2023), pour ne citer que les plus célèbres. En 2024, le studio a été récompensé d'une palme d'or d'honneur au festival de Cannes, qui lui accorde une place au panthéon des créateurs les plus prestigieux de notre temps.
Sa touche unique le rend identifiable facilement et les thèmes abordés – la nature et l'environnement, le pacifisme, la technologie, le rapport de l'homme à l'animal, la tradition, les arts – font du Studio Ghibli une référence absolue chez les amoureux des films d'animation. Quand OpenAI a annoncé la possibilité de créer des images reprenant ce style, via le générateur de ChatGPT dans sa version GPT-4o, la toile s'est enflammée.
En quelques heures, des réseaux sociaux comme X, Instagram, TikTok ou 9GAG ont vu déferler des milliers de publications en style Ghibli, chacun y allant de sa petite création : scènes de films cultes en version dessin animée ("Titanic", "le Parrain", "Terminator", etc.), mèmes emblématiques revisitées à la sauce kawaii, photos personnelles transformées, tout y passe. Sam Altman, le patron d'Open AI, dit s'être réveillé avec des centaines de messages auxquels étaient jointes des images générées par IA de lui-même, en version Ghibli.
Un succès qui a pris de court l'entreprise, incapable de gérer autant de requêtes, ce qui a conduit à une limitation temporaire du service. Entre temps, même les hommes politiques se sont pris au jeu et on a pu voir une image créée par la Maison Blanche pour "célébrer" une arrestation, ou encore un message d'Emmanuel Macron pour fêter les 60 ans de la Protection Civile, accompagné de l'image d'une jeune femme posant fièrement devant la tour Eiffel, avec l'esthétique du studio nippon.
Toutefois, cette tendance pose souci. Jamais le Studio Ghibli n'a donné son accord à Open AI pour une telle utilisation, et la question du droit à la propriété intellectuelle et du respect de l'artiste – ici Miyazaki et ses collaborateurs – se pose. Si à ce jour, aucun recours en justice n'a été déposé par les Japonais, on imagine que l'affaire pourrait se poursuivre devant les tribunaux.
En 2016, le fondateur du studio, interrogé sur l'Intelligence Artificielle, avait une position très claire sur le sujet : « Je ne veux rien avoir à faire avec ça, c'est une horrible insulte à la vie. Nous, les humains, nous perdons foi en nos capacités ». Par sûr qu'il ait changé d'avis depuis, quand on sait l'importance qu'il accorde à l'animation traditionnelle pour réaliser ses chefs-d'œuvre.
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