Le gavial

En danger

Description physique

Le terme "gavial" ne désigne pas en réalité un seul animal, mais deux, qui appartiennent à l'ordre des Crocodilia (comme l'alligator et le caïman) : le gavial du Gange (gavialis gangeticus) et le gavial de Schlegel (Tomistoma schlegelii), parfois aussi appelé "Faux-gavial de Malaisie".

Ces animaux sont des reptiles. Leurs corps fuselés peuvent mesurer de 2,70 à 6 mètres de long pour le gavial du Gange, entre 4 et 5 mètres pour le gavial de Schlegel. Le gavial du Gange pèse de 160 à 900 kg, voire une tonne, tandis que le gavial de Schlegel ne dépasse généralement pas les 300 kg. En outre, si chez les deux espèces, la femelle est moins lourde (et plus petite) que les mâles, celle du gavial de Schlegel l'est largement moins avec un poids stagnant autour de 90 kg.

Le dos ainsi que l'extérieur des pattes et la queue du gavial sont recouverts d'écailles. Chez le gavial du Gange, elles sont plutôt de couleur grise, parfois verdâtres ou brunes. Chez son cousin de Malaisie, elles sont plus volontiers brunes et présentent des tâches ou même des stries noires marquées, surtout dans le dos.

Les yeux de cet animal sont proéminents, ce qui les place au ras de l'eau et lui permet de mieux voir son environnement lorsqu'il s'y cache. Mais ce qui rend le gavial réellement reconnaissable toutefois, c'est son long museau étroit, presque un bec. C'est en fait sa gueule et, preuve en est, elle est hérissée de dents.

Son lieu de vie

Les gavials sont des animaux d'eau douce qui vivent dans les rivières, les lacs ou encore les marécages où ils vivent en groupe avec un mâle dominant. Ils aiment particulièrement les rives sableuses, très pratiques pour se prélasser longuement au soleil et pour pondre.

Le gavial du Gange se trouve en Inde, évidemment, mais aussi au Népal. Le gavial de Schlegel, lui, vit uniquement en Malaisie et en Indonésie.

Son alimentation

Le régime alimentaire du gavial est principalement constitué de poissons (il est piscivore). Sa longue et mince gueule est en effet une évolution qui lui permet de capturer ses proies de manière efficace. Ses fines dents pointues (deux rangées de 29 dents sur la mâchoire du haut, 26 sur celle du bas) l'aident à saisir les poissons que l'animal avale ensuite tout entier, en un seul bloc.

Outre les poissons toutefois, le gavial peut également se nourrir de crustacés, d'amphibiens, et même de petits animaux s'il s'en présente.

Sa reproduction

La femelle gavial du Gange atteint sa maturité sexuelle entre l'âge de 10 et 15 ans. La saison des amours a généralement lieu de mars à mai et l'accouplement se passe dans l'eau, après une parade nuptiale. Environ 2 mois après, la femelle choisit une berge où elle creuse un nid pendant la nuit pour y pondre une trentaine à une soixantaine d'œufs. 90 jours plus tard, les œufs éclosent et les petits se débrouillent tout seuls pour en sortir, afin d'aller dans l'eau. Là, leur mère s'occupera d'eux pendant quelques semaines à quelques mois.

Le schéma de reproduction est plus mystérieux chez le gavial de Schlegel, un animal encore peu connu. On sait toutefois que la femelle fabrique un nid en monticule à partir de boue et de matières végétales sèches. Elle y pond ensuite entre 30 à 60 œufs pour une période d'incubation qui durera environ 90 jours également. À leur naissance par contre, les petits sont livrés à leur sort et doivent se débrouiller sans assistance aucune de leur mère.

Son espérance de vie

En captivité, le gavial peut vivre jusqu'à 30 ans, mais selon toute probabilité, il pourrait atteindre les 50, voire les 80 ans. Dans la nature, son espérance de vie est encore inconnue, mais elle ne devrait pas dépasser celle qu'il a en captivité.

Le cri du gavial

Le gavial, comme les autres crocodiliens, sont capables d'émettre des vocalisations parfois décrites comme des sifflements ou des grognements. Il peut également émettre un bourdonnement intrigant.

Signes particuliers

Outre son museau distinctif, le gavial du Gange possède un genre de bulbe à son extrémité. Plus ou moins protubérant, cet appendice lui sert à produire des bourdonnements et, apparemment, à attirer les femelles.

Nageur agile et parfaitement à l'aise dans l'eau où il passe la grande partie de ses journées, le gavial est très maladroit sur la terre ferme où ses pattes peinent à supporter son poids.

Statut de préservation

Le gavial du Gange est classé comme "Espèce en danger critique d'extinction" par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les principales menaces pesant sur lui sont la perte de son habitat à cause du développement urbain, la pollution des cours d'eau, la surpêche et le braconnage. Auparavant très commun dans les rivières et les lacs de plusieurs pays d'Asie du Sud (Pakistan, Birmanie, Myanmar...), il n'en resterait plus aujourd'hui que 200 individus en liberté.

Le gavial de Schlegel, lui, est une espèce en danger. Sa population sauvage est estimée en tout et pour tout à 2 500 individus.

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