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Fiche métierTaxidermiste
Photo : Jacques Gilbert
En quoi cela consiste ?
Le taxidermiste (parfois appelé empailleur), donne une apparence vivante à un animal mort. Ce vieux métier, qui remonte à l'antiquité, consiste à retirer la peau d'un animal pour la replacer sur un squelette artificiel (une structure en métal, en bois, en mousse, en résine...).
Plus qu'un artisan, le taxidermiste peut être un véritable artiste. En naturalisant ainsi les animaux, il permet de conserver dans un état naturel des espèces parfois rares ou difficiles à approcher.
Diplômes requis
Il existe un CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) de taxidermie, qui donne des connaissances en anatomie, physiologie, chimie, physique, technologie, arts plastiques...
Il y a 2 façons d'obtenir ce diplôme : soit en souscrivant un contrat d’apprentissage de 2 ans auprès d'un maître agréé ; soit en souscrivant un contrat emploi qualification auprès d'un taxidermiste, avec des cours théoriques dispensés par le Centre de Formation à l’Apprentissage (CFA).
Domaines ou qualités à travailler
Les sciences, notamment les sciences naturelles ; la technologie ; les arts plastiques.
Rencontre avec...
Jacques Gilbert, naturaliste taxidermiste
Comment vous est venue l'envie de faire ce métier ?
J’ai toujours aimé les animaux et je voulais être vétérinaire. Enfant, j'ai récupéré un épervier mort lors d’une balade et je trouvais dommage qu’il finisse comme cela. J’ai donc essayé de le conserver en injectant du formol un peu partout puis je l’ai mis en forme en glissant des fils de fer dans les pattes, les ailes et la colonne vertébrale. Cela n’a pas été une totale réussite ! L’oiseau s’est conservé quelques mois mais ressemblait plus à une momie car le formol avait desséché les muscles et plaqué les plumes sur le corps si bien qu’il était très maigre, puis les mites sont venues manger les plumes et il n’en est resté que la peau sur le squelette. Mais voilà, la passion était née, je me suis documenté et j’ai même fait un petit musée dans le grenier de mes parents où je traitais tout ce que je pouvais trouver : oiseaux, serpents, petits mammifères, papillons…
Quel a été votre parcours pour y arriver ?
Pour ma part, je suis autodidacte car à l’époque il n’y avait pas de formation. Mais, dès mes débuts, je suis allé voir des professionnels pour avoir des informations sur la taxidermie et ses techniques. A 23 ans, j’ai pris la succession d’un professionnel, j’ai fait des stages chez d’autres taxidermistes en France et à l’étranger (Allemagne, Hollande, Norvège, États-Unis , Canada, Norvège), ce qui m’a apporté beaucoup d’expériences et m’a permis de développer des techniques nouvelles.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre profession ?
Partir d’une dépouille d’un animal et arriver à lui redonner l’apparence de la vie. Il faut pour cela l’étudier, savoir comment l’animal est fait, comment il bouge, quelles sont ses habitudes, pour pouvoir le mettre correctement en situation. Un taxidermiste est un naturaliste, un anatomiste, un tanneur, un sculpteur et aussi un peintre, car certaines espèces ont besoin d’être entièrement peintes, comme les poissons, les reptiles et les batraciens.
Quels sont en revanche ses inconvénients ?
La clientèle est de plus en plus restreinte car on ne peut pas tout faire en taxidermie. Seuls les animaux chassés et les animaux domestiques sont autorisés. Tout le reste (c’est à dire 90 % des espèces) est soumis à autorisations, qui ne sont jamais accordées aux particuliers. En tant que professionnel, on peut être contrôlé à tout moment par l'Office national des forêts (ONF), pour voir si on ne fait pas d’espèces protégées. Les lois, qui sont de plus en plus contraignantes, font que nous sommes passés de 1000 professionnels dans les années 80 à moins de 300 actuellement.
Y a-t-il encore des débouchés dans ce secteur d'activité ?
La taxidermie est un métier plutôt en voie de disparition et dont les débouchés sont de plus en plus restreints. La France est le pays en Europe où les lois sont les plus restrictives. Notre syndicat a fait depuis des années des propositions au Ministère de l’Environnement pour avoir le droit, sous certaines conditions, de traiter toutes les espèces protégées, mais jusqu’à présent tous ses efforts n’ont jamais abouti. Une chose est sûre, il y a de moins en moins de professionnels mais de plus en plus d’amateurs, qui eux peuvent faire tout ce qu’ils veulent car ils ne subissent aucun contrôle.
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