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Sadfishing, quand les larmes rapportent des likes
Récemment, une nouvelle tendance est apparue sur les principaux réseaux sociaux que sont TikTok et Instagram : le sadfishing, ou la démarche de pleurer en direct face à la caméra.
Pendant longtemps, la mode était à exposer son bonheur via ces plateformes, en partageant des photos de ses vacances au soleil ou son dernier repas dans un restaurant de standing. Mais partager ses peines de cœur, ses doutes et ses angoisses semble désormais rapporter bien plus de "j'aime", comme en attestent les résultats d’influenceurs de renom qui ont doublé leur nombre de likes et reçu des milliers de commentaires de soutien, avec cette pratique du sadfishing. De quoi entrer dans un cercle vicieux pour en obtenir toujours plus, quitte à oublier la sincérité ?
C’est l’une des craintes partagées par des experts qui redoutent les problèmes mentaux que pourraient rencontrer les adeptes du sadfishing. S’ils trouvent le réconfort dans des soutiens virtuels qu’ils ne connaissent même pas, ne risquent-ils pas d’oublier les bienfaits d’un véritable câlin ? Et d’exagérer leurs peines pour satisfaire la curiosité de leur communauté de suiveurs ? De célèbres influenceurs n’hésitent pas, entre deux crises de larmes, à faire du placement de produits, ce qui permet de réellement douter de la sincérité de la démarche.
Pire, une étude démontre que les adolescentes – qui représentent la catégorie la plus active dans le domaine – privilégient le soutien qu’elles obtiennent dans les commentaires de leurs posts plutôt que celui offert par leurs proches. Dès lors, il devient difficile pour leurs parents d’identifier un problème de harcèlement scolaire ou une dépression engendrée par une peine de cœur. C’est donc un repli vers le virtuel qui pourrait causer du tort aux individus les plus fragiles.
Il ne faut pas oublier que les personnes les plus influentes sur les réseaux sociaux peuvent générer de nombreux commentaires et ainsi avoir l’impression d’être soutenus et réconfortés par une vaste communauté. Mais un utilisateur lambda, qui n’obtiendra pas les mêmes résultats, se sentira plus isolé que jamais.
Face à ces critiques, les pratiquants du sadfishing les plus célèbres affirment sans sourciller que c’est une manière d’être plus proche de leurs fans, de leur montrer qu’ils sont comme eux, accessibles et fragiles, de ce fait plus humains.
Il semble toutefois utile de surveiller cette pratique et de mettre en place certaines règles pour que les plus jeunes évitent au maximum les effets néfastes des réseaux sociaux, prouvés, et qu’ils ne se lancent pas dans une course au like en usant de leur chagrin. Certaines plateformes ont décidé de supprimer les compteurs de like pour freiner ce type de comportement, mais c’est aux parents de rester vigilants s’ils constatent que leur enfant semble plus enclin à se confier sur une application plutôt qu’auprès d’eux.
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