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Une actrice créée par IA scandalise le monde du cinéma
Quand on la découvre sur sa page Instagram, Tilly Norwood a tout de la charmante jeune femme moderne, à la mode, souriante, amatrice de selfie et de shopping. Dans sa vingtaine, elle se présente comme une aspirante actrice et n'hésite pas à montrer quelques extraits vidéos de ses performances, dans des films de super-héros ou des films d'époque en costume. Sauf qu'elle n'existe pas réellement, puisqu'elle a été créée via un programme d'Intelligence Artificielle.
Imaginée par le studio Xicoia au sein de Particle6 Group, sous la direction de l'actrice-productrice Eline Van der Velden, Tilly Norwood est présentée comme « la prochaine Scarlett Johansson ou Natalie Portman ». L'ambition du groupe est de la faire jouer dans de grosses productions et plusieurs agences de représentation de stars bataillent déjà pour l'inclure à leur catalogue.
Évidemment, cela ne passe pas auprès des acteurs, qui déplorent le vol du travail de vrais talents humains pour parvenir à créer cette actrice numérique, et les opportunités ôtées à des actrices de chair et d'os d'obtenir un rôle. Le syndicat américain d'acteurs estime que « la créativité est, et doit rester, centrée sur l'humain » et que ce type de création virtuelle dévalorise l'art humain.
Parmi les critiques les plus virulentes, on trouve celles de Melissa Barrera ("Scream" 5 e 6) : « Quelle horreur ! »ou de Mara Wilson : « Honte à ces gens ! ». De son côté, l'acteur Lukas Cage, aperçu dans la série "The White Lotus" préfère la voie de l'humour en expliquant que l'actrice ne sait pas se tenir sur un plateau et qu'elle « était en retard ». Ces retours négatifs rappellent la grève des scénaristes hollywoodiens en 2023, dont l'un des combats principaux était d'empêcher l'usage d'outils IA pour générer des scénarios de films ou de séries.
Eline Van der Velden cherche à défendre sa protégée virtuelle en rappelant qu'à l'instar des marionnettes ou des effets spéciaux, l'Intelligence Artificielle est un outil au service de la création et qu'elle pourrait offrir une autre manière de créer des histoires. Elle avance notamment que ce type de star numérique est toujours prête à jouer et que le cachet demandé ne sera pas un frein à la production d'un film.
L'avenir nous dira si la révolte des acteurs réels contre cette nouvelle venue est payante, ou si nous serons amenés, dans quelques années, à regarder des œuvres dans lesquelles se mêlent humains, robots humanoïdes et acteurs créés par l'IA.
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