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Rester poli avec ChatGPT coûte extrêmement cher en électricité

Quand on évolue en société, dire "s'il vous plaît" et "merci" est la base de la politesse. Il est ainsi tout à fait normal d'en user dans nos interactions sociales, y compris en ligne, lorsqu'on discute avec quelqu'un sur une messagerie. Quand on s'adresse à une intelligence artificielle en revanche, il semblerait que ce réflexe ne soit pas vraiment approprié et dessert même carrément l'écologie.
Ce qui est intéressant, c'est que celui qui l'affirme est nul autre que Sam Altman, PDG d'OpenAI et co-créateur de ChatGPT. Selon lui, les marques de courtoisie dont on fait preuve envers l'IA sont outrageusement dispendieuses alors qu'elles n'apportent rien. Pour son entreprise, cela se compte même en dizaines de millions d'euros.
L'explication se trouve dans la manière dont les requêtes des utilisateurs sont traitées. Chaque interaction avec ChatGPT implique l'utilisation de temps de calcul sur de puissants ordinateurs appelés "serveurs". Ces serveurs fonctionnent évidemment à l'électricité, ce qui signifie que chaque requête traitée en consomme également, une consommation que l'Agence internationale de l'énergie a estimé à 2,9 Wh par requête.
Ce n'est pas beaucoup, de quoi alimenter une ampoule LED de 15 Watts pendant une dizaine de minutes par exemple. C'est toutefois 9,7 fois plus que ce que nécessite le traitement d'une recherche Google. Et multiplié par le nombre d'utilisateurs quotidien de ChatGPT (122,6 millions pour plus d'un milliard de requêtes par jour), cela représente tout de même une sacrée facture à la fin du mois.
L'ennui est que les formules de politesse ajoutent une complexité dans les requêtes et écrire "s'il vous plaît" à chaque fois oblige ChatGPT à "réfléchir" sur son sens et donc à utiliser plus de temps de calcul. Quant à écrire "merci" après chaque réponse de l'IA, cela va l'obliger à traiter cela comme une requête et donc à consommer de l'électricité pour aucun résultat attendu. Ces formules de politesse, bien que brèves, ont donc un coût financier, et même environnemental, significatif.
Au-delà de son incongruité, la situation pousse surtout à réfléchir sur l'impact bien réel qu'a l'intelligence artificielle sur nos vies ainsi que sur la planète. À l'heure où les ressources se font rares, et où l'éco-anxiété gagne même les enfants, a-t-on vraiment besoin d'en dilapider plus, uniquement par courtoisie ?
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