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Les Kidultes, ces adultes fans de jouets pour enfants
Fans de Lego ou de Playmobil, amateurs de figurines issues de mangas, de super-héros ou de films iconiques, collectionneurs de cartes à jouer ou adeptes de jeux de société, les kidultes représentent une catégorie d'individus à part, coincés quelque part entre la nostalgie de l'enfance et la réalité de la vie d'adulte. Parfois moqués ou critiqués pour leur passion enfantine, ces adultes-enfants n'en reste pas moins attendrissants et cet attrait pour les jouets et les jeux pourrait être plus bénéfique qu'on ne le pense.
Le phénomène Kidulte, de la collection et du jeu pour les grands
Le mot "Kidulte" est la contraction des termes anglais Kid et Adult . Il désigne des adultes amateurs de jouets et de jeux de société entre 25 et 50 ans, issus de la génération des millennials.
Ils aiment recevoir des cadeaux qu'on pourrait penser réservés aux plus jeunes, ils n'hésitent pas à dépenser pour s'offrir la figurine d'un héros qu'ils adorent, souvent tirés d'un dessin animé de leur enfance (les mangas du Club Dorothée, comme "Dragon Ball " ou "Les chevaliers du Zodiaque "), d'un film qui a bercé leur jeunesse ("Star Wars ", "Le Seigneur des Anneaux "), de l'univers des super-héros, et ils aiment se réunir autour d'un jeu de société avec d'autres amoureux du genre.
Chez eux, les étagères sont remplies de figurines et de boîtes de jeux et il est fréquent que la décoration de certaines pièces, parfois réservées à leur hobby, évoquent cette passion en intégrant des éléments associés à leur thème de prédilection, comme des posters ou des peluches. Certains trouveront une telle déco un peu immature, puisque ces pièces peuvent avoir des allures de chambre d'enfant, mais ce phénomène touche de nombreux adultes et il présente des atouts bien-être indéniables.
Les bienfaits de ce plaisir régressif chez l'adulte
Il suffit de voir l'enthousiasme avec lequel un collectionneur adulte vous présentera ses trésors pour comprendre que les kidultes, à travers leur passion, trouve une forme d'épanouissement. En cherchant à retomber en enfance, ils retrouvent des plaisirs oubliés, comme celui de collectionner ou l'acte de jouer en lui-même, via lequel ils feront fonctionner leur imagination pour créer des histoires autour de leurs héros favoris. Certains vont même jusqu'à fabriquer des dioramas pour exposer leurs trésors et ainsi donner vie aux mondes imaginaires qui les ont tant fait rêver.
Les joueurs qui plébiscitent les jeux de société (et bien souvent les jeux vidéo) apprécient ce loisir, car il leur permet de passer des soirées conviviales (sans écrans !) et de s'amuser, comme ils le faisaient lors de soirées pyjamas ou de fêtes d'anniversaire d'antan, à une époque où l'insouciance était reine. Une très bonne solution pour s'éloigner des tracas quotidiens, avec un passe-temps à partager entre amis ou en famille. En effet, chez les kidultes, il peut y avoir une volonté de transmission d'un savoir ou d'une tranche de culture, qu'ils passeront à leurs enfants en espérant, secrètement, éveiller chez eux le même intérêt pour leur passion.
Si le terme est parfois utilisé de façon péjorative dans l'idée de désigner un adulte qui refuse de grandir, le phénomène Kidulte peut à l'inverse nous rappeler que parvenir à recréer un lien entre l'enfance et le monde des adultes est une qualité, qui permet de s'émerveiller des choses avec le regard d'un enfant.
Une cible prioritaire pour les fabricants de jouets ?
En France, les ventes de jouets ont tendance à décliner depuis quelques années, avec en cause une baisse de la natalité et donc moins d'enfants à gâter. Cependant, le secteur connaît une embellie et elle est due, en partie, à ces kidultes, devenus par conséquent des cibles prioritaires pour les fabricants.
En surfant sur la nostalgie, via des éditions limitées, des collections à thème et la réédition de jeux et jouets du passé, les entreprises spécialisées savent qu'elles trouveront un public. Les kidultes sont souvent des actifs et leur pouvoir d'achat leur permet d'effectuer des achats réguliers, quand ils en ont envie. Cela assure des ventes tout au long de l'année – pas uniquement à Noël – et le marketing rétro/nostalgique a donc le vent en poupe.
Pour les véritables collectionneurs, particulièrement ceux qui achètent des figurines dont les boites ne sont pas ouvertes, afin que l'objet conserve toute sa valeur, ce regain d'intérêt est à la fois une aubaine et un fardeau. D'un côté, la qualité des produits dérivés et des jeux augmente, avec un soin apporté aux détails et l'utilisation de matériaux gaut de gamme pour leur fabrication, mais de l'autre, les prix s'envolent et il faut compter quelques dizaines, voire quelques centaines d'euros pour ajouter une pièce à la collection.
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