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Le créateur d’Amazon veut conquérir l’espace

Jeff Bezos, le célèbre patron d’Amazon, a amassé une immense fortune avec le commerce par correspondance. Il a depuis plusieurs années trouvé un moyen de dépenser son argent : l’espace. C’est là que l’humanité trouvera son avenir, et tant qu’à faire, autant qu’il y arrive le plus vite possible. Dans cette optique civilisatrice, Bezos a fondé l’entreprise spatiale Blue Origin.

On se demande souvent ce qu’on ferait de notre argent si on devenait milliardaire. Bill Gates et Warren Buffet font de la philanthropie, d’autres comme Richard Branson et Jeff Bezos investissent dans la conquête spatiale. Au point de devenir des sous-traitants et/ou partenaires de la Nasa, de l’US Air Force ou d’autres institutions publiques ou privées.

Qui est Jeff Bezos ?

Jeff Bezos est rien de moins que l’homme le plus riche du monde à ce jour. Le fondateur d’Amazon a eu un coup de génie en 1994. Internet existait déjà, mais commençait à peine à sortir de la confidentialité. Il a perçu le potentiel d’un moyen de communication qui avait à ce moment-là une croissance annuelle de 2300%. Il a alors décidé de créer une librairie en ligne capable de proposer plus d’ouvrages que n’en possédera jamais une librairie physique. Non pas par amour de la littérature, mais parce que c’était à ses yeux le secteur le plus porteur. Amazon est devenue depuis une nébuleuse d’une capitalisation boursière de plus 800 milliards de dollars et 500.000 salariés.

Né d’une mère célibataire adolescente, Jeff a par la suite pris le nom de son nouveau beau-père, un immigré clandestin cubain. C’est seulement après des études à Princeton et un début de carrière dans la finance, à Wall Street, qu’il se lance dans l’aventure internet. La création d’Amazon, outre un patrimoine impressionnant, lui a valu une décoration : celle du pire patron au monde, décernée en 2014 par la Confédération Syndicale Internationale en raison des conditions de travail accordées à ses salariés.

Jeff Bezos et l’espace

Le patron affirme s’intéresser au sujet depuis l’âge de 5 ans. Peut-être l’attrait du petit Jeffrey était-il lié au mystère de ce monde infini situé au-delà de l’atmosphère terrestre. Mais ces conceptions philosophiques ne sont manifestement plus au centre de sa passion pour l’espace. Comme beaucoup, Bezos a compris que l’humanité se dirige vers une crise énergétique à moyen terme, car la croissance économique est étroitement liée à la consommation d’énergie.

Cependant, là où beaucoup appellent à la sobriété et au changement de modèle de développement, Bezos apporte d’autres solutions. En effet, il n’envisage absolument pas un monde sans croissance économique qui serait, selon lui, « un monde qui s’enlise ». La croissance est une fin en soi. Compte tenu des limitations intrinsèques de la Terre, une seule solution à ses yeux : conquérir le système solaire afin que la population humaine puisse croître sans limite. Par la même occasion, ce serait une solution pour non seulement trouver de nouvelles ressources, mais aussi pour délocaliser ailleurs les industries polluantes et laisser à la Terre le statut de zone résidentielle.

Selon lui, si Microsoft a été créé par deux gamins dans un garage et Facebook par un étudiant dans sa piaule en Cité U, la conquête de l’espace n’est pas dans le même registre : « le ticket d’entrée est trop cher ».

Une nouvelle entreprise pour un nouveau défi

Bezos compare ce projet de conquête spatiale avec sa propre expérience de fondateur d’Amazon. Toutes les infrastructures dont il avait besoin existaient déjà : les systèmes de paiement, les réseaux de transport, l’informatique... Rien de tout cela n’existe dans l’espace. Un entrepreneur qui voudrait lancer son business spatial aurait besoin de lever des milliards de dollars. Avec sa fortune, Jeff Bezos tente donc de se donner les moyens de réaliser ses ambitions civilisatrices.

« Je suis en train de liquider environ 1 milliard de dollars par an d'actions Amazon pour financer Blue Origin », a-t-il déclaré récemment dans une interview. Tout ceci dans le but de baisser drastiquement le coût du lancement et donc de permettre à davantage d’acteurs moins fortunés de se lancer dans l’aventure spatiale.Et c’est peu de dire qu’il arrive en force sur le marché des lanceurs. Il est entré en concurrence frontale avec d’autres acteurs privés, et notamment SpaceX, la société fondée par Elon Musk, le charismatique patron de Tesla.

Et sa méthode est justement à l’opposé de celle de son médiatique concurrent. Alors qu’Elon Musk se répand sur les médias et sort tambours et trompettes pour faire la publicité de SpaceX, Jeff Bezos avance lentement mais sûrement (et surtout discrètement) depuis la création de la société en 2000. Discrètement non seulement en matière d’échos médiatiques, mais également en termes de transparence : aucune fuite concernant le modèle économique, les prix, et les financements, et très peu sur les contrats de Blue Origin. A peine sait-on que son moteur BE-4 équipera les fusées d’ULA, la co-entreprise de Lockheed Martin et Boeing.



Au coude-à-coude avec l'armée de l'air

Blue Origin a définitivement assis sa crédibilité avec l’attribution en 2018 d’un contrat avec l’US Air Force afin de développer son futur lanceur réutilisable "New Glenn". Car l’armée de l’air des États-Unis a pour le moment un pavé dans sa chaussure : son lanceur Atlas fonctionne avec un moteur de fabrication russe. On comprend que ça fasse désordre et qu’on préférerait utiliser un moteur de fabrication nationale !

Dans la lignée de cette ambition, Blue Origin travaille sur un atterrisseur lunaire dénommé "Blue Moon" (photo ci-dessus), prévu pour être lancé avec le "New Glenn". Le préalable à la conquête du système solaire est l’établissement d’une base permanente sur la lune. Celle-ci nécessite l’envoi sur notre satellite naturel plusieurs dizaines de tonnes de matériaux de toutes sortes.

L’installation sélène est une épreuve, mais les bénéfices potentiels sont énormes. En effet, l’eau existe sous forme de glace aux pôles de la Lune. Celle-ci pourrait être utilisée non seulement pour les besoins de la présence humaine, mais aussi, et surtout, pour en extraire l’oxygène et l’hydrogène servant de carburant pour de futurs véhicules spatiaux. Bezos n’aime pas sauter les étapes. Ce sera donc d’abord la Lune, et Mars ensuite.

Publié par Patrice, le 07 novembre 2018