Pourquoi jette-t-on du riz sur les nouveaux mariés ?

À la sortie de l’église ou de la mairie, il n’est pas rare qu’entre les hourras et les bravos de félicitation aux nouveaux mariés, l’assistance leur jette du riz sur la tête. Il s’agit d’une tradition ancienne et riche en symboles qui remonte aux temps anciens.

Dans les anciennes cultures, notamment la Grèce et la Rome antique, les céréales étaient un symbole de fertilité, associées à Déméter pour les Grecs (déesse de la terre fertile, du blé ainsi que de l’agriculture) et à Cérès, son équivalent dans le panthéon romain. Les peuples de ces civilisations utilisaient ainsi volontiers le blé pour se souhaiter bonne fortune et demander bénédiction, prospérité et, bien sûr, fertilité. Il était alors courant, lorsque deux personnes s’unissaient pour la vie, de leur offrir ou de leur jeter des céréales afin d’attirer chance et abondance sur leur mariage, et surtout pour que leur union soit fertile et bénie d’autant d’enfants qu’ils le souhaitent.

En plus de jeter du blé ou de l’avoine sur les mariés, les Romains avaient également pour habitude de manger un gâteau à base de céréales durant la cérémonie. Ce gâteau, partagé par les futurs époux, faisait partie intégrante de la cérémonie de mariage. Les Celtes, eux, jetaient du millet ou du riz lors des cérémonies, de même que les Polonais. Dans certaines parties de l’Inde, pays où les rituels de mariage sont particulièrement complexes et codifiés (et, accessoirement, durent jusqu’à 12 jours), la mariée est littéralement aspergée de riz par poignée entière à un certain point de la cérémonie. D’ailleurs, le riz est présent partout dans les mariages hindous, depuis le cérémonial de départ de la mariée de la maison parentale (et dans lequel elle jette du riz derrière elle par-dessus sa tête) jusqu’à ce qu’elle arrive dans sa future demeure (où on verse du riz sur le seuil).

Avec le temps, le riz a fini par remplacer la plupart des céréales dans de nombreuses cultures, notamment en raison de sa disponibilité et de sa symbolique forte. Aujourd’hui toutefois, en France, de plus en plus de communes interdisent de jeter du riz sur les mariés pour des raisons pratiques (il est difficile à nettoyer), écologiques (il perturbe le régime alimentaire de certains oiseaux) et sociétales (en raison du gaspillage alimentaire).

Au 21e siècle, le traditionnel riz est ainsi de plus en plus délaissé au profit de substituts plus ou moins heureux, allant des confettis (biodégradables, évidemment) jusqu’aux pétales de fleurs en passant par les avions en papier et les très éphémères bulles de savon.