Le rap anglais est-il plus grossier que le rap français ?

La musique rap a vu le jour au tout début des années 1970 dans les quartiers pauvres de la ville de New-York, aux Etats-Unis, notamment celui du Bronx. Elle était à l’origine un moyen d’expression, une façon pour les jeunes défavorisés et surtout désœuvrés de faire savoir ce qu’ils ressentaient. La plupart du temps, cette musique servait ainsi à extérioriser leur mal-être, leur frustration et parfois même leur colère face à l’injustice sociale. Aux Etats-Unis, le rap raconte encore souvent la difficile vie des jeunes dans la rue, pris entre la drogue et le crime, et de ce fait, peut être très violent. Jouant volontiers la provocation, les rappeurs incluent alors des mots grossiers dans les paroles de leurs chansons.

Arrivé en France, le rap était certes toujours considéré comme la musique des gangsters et des mauvais garçons, mais avait perdu la violence authentique de ses origines. Il s’était en quelque sorte assagi en traversant la barrière des langues. Au Royaume-Uni par contre, quelques rudesses de langage ont pu survivre, surtout que les deux cultures (américaine et britannique) présentent tout de même des similarités pour ce qui est de la vie dans la rue. Résultat, si le rap français reste cru et quelque peu grossier, le rap anglais, lui, est autrement plus vulgaire. C’est culturel, pourrait-on dire.

Ainsi, pour résumer, oui, le rap anglais est plus grossier que le rap français. Face à l’authentique rap américain toutefois, les deux font tout de même pâle figure.