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Heure d'hiver, heure d'été : l'hésitation européenne

Chaque année en France depuis 1976, on change d’heure deux fois par an. Mais ce système, très critiqué, pourrait bien se terminer d’ici peu. Alors quels sont les enjeux d’un tel changement et pourquoi suscite-t-il la polémique ?

En mars avec l’heure d’été, la durée d’ensoleillement quotidien augmente et en octobre, le passage à l’heure d’hiver permettrait de faire des économies d’énergie. Mais si vous avez du mal à vous rappeler quand il faut changer d'heure et que cela perturbe votre rythme de vie deux fois dans l’année, vous pourriez être ravi d’apprendre que la France va peut-être adopter un système unique. Les Français ont d'ailleurs plébiscité l’heure d’été pour toute l’année et leurs voisins européens pourraient en faire de même.

Les raisons du changement d’heure

Les premières propositions d’un changement d’heure en France remontent à 1784, quand Benjamin Franklin soumettait l’idée au peuple parisien afin de réaliser des économies de bougies (dans les rues, notamment). Trop avant-gardiste, le projet ne fut pas retenu, mais il fit son retour en Europe durant la Première Guerre mondiale.

Pour ne pas user trop de charbon, on appliqua cette mesure qui permettait de mieux contrôler l’éclairage public et le chauffage, mais malgré quelques évolutions, ce système disparaîtra jusqu’en 1976 ! Après le choc pétrolier de 1973, le gouvernement français adopta le changement d’heure dans un souci d’économie d’énergie. Il faudra toutefois attendre 2001 pour que l’ensemble de l’Union européenne suive le mouvement.

Mais depuis quelques années déjà, ce changement heure d’été / heure d’hiver est sujet à des polémiques. C’est pour cela qu’une grande consultation citoyenne en ligne a été lancée début 2019 et les Français sont formels : ils veulent abandonner le changement d’heure (à 84%) et garder majoritairement l’heure d’été (à 59%).

Une consultation citoyenne

La Commission européenne avait déjà sondé les habitants des pays européens sur la question du changement d’heure, avec l’idée d’y mettre fin en 2019. Si tous s’accordent à vouloir en finir avec ce système, le choix de l’heure à garder ne fait pas l’unanimité.

Sans surprise, la majorité des pays du Sud veulent conserver l’heure d’été, afin de bénéficier d’un maximum de soleil tout au long de l’année. C’est le cas pour les Portugais (à 79%), les Chypriotes (à 73%), ou les Polonais (à 72%). A l’inverse, les européens du Nord préfèrent garder l’heure d’hiver, comme en témoignent les votes des Finlandais ou des Danois.

La Commission européenne laisse la liberté à chaque État de choisir son propre système, mais compte sur une coopération entre les pays voisins pour que l’ensemble soit harmonisé. Il serait étrange que l’Italie et la France, ou encore le Portugal et l’Espagne, se retrouvent avec un système d’heure différent.

Les raisons pour adopter un système d’heure unique

L’économie d’énergie qui justifiait les premiers changements d’heure serait aujourd’hui minime, puisque les systèmes électriques ont évolué et sont devenus plus écologiques. C’est donc le premier argument des détracteurs de ce changement bi-annuel.

De plus, le passage à l’heure d’hiver entraîne un pic des accidents à cause du manque de visibilité sur les routes aux heures à risque (7-9h ; 17-19h). C’est d’ailleurs la raison qui a poussé la Russie à abandonner ce système en 2011.

Enfin, bousculer son rythme biologique en lui retirant ou en lui ajoutant brutalement une heure de sommeil peut être néfaste pour la santé. Cela crée des troubles du sommeil et une accumulation de fatigue durant la période concernée.

Si les habitants d’un même pays et les états de l’UE ne semblent pas forcément s’accorder sur l’heure à choisir, il semble que l’inconfort provoqué par ce changement d’heure soit en revanche partagé par tous. Mais si ce système est abandonné, ce ne sera pas avant 2021.

Publié par Mickael Lesage, le 13 mars 2019